Bienvenue dans le cercle vicieux du syndrome « je t’aime, moi non plus ». Sur l’autel de l’affirmation du pouvoir, la FIFA a toujours tapé du point sur la table, et menacé les équipes nationales de suspension à cause de l’ingérence des gouvernements de ces équipes, dans les affaires des fédérations nationales de football. Pourtant, en Afrique au sud du Sahara, les gouvernements sont les principaux bailleurs de fonds de sports, mais privés d’un œil regardant. Pourquoi la FIFA ne serait-elle pas suspendue du fait de son ingérence dans l’administration de la Confédération Africaine de Football comme elle le fait souvent pour les autres? Et le fameux slogan: Practice What You Preach!
Comment En Est-On Arrivés Là?
C’est du pays de Samuel Eto’o que l’étau se resserre de plus en plus sur la FIFA en général et Gianni Infantino en particulier. Du Cameroun, s’élèvent les voix pour décrier et dénoncer l’infantilisation de la CAF par l’instance faitière du football mondial. Cette emprise au parfum nauséabond, a sorti l’ancienne gloire des Lions Indomptables et légende camerounaise, Joseph Antoine Bell, de sa retraite pour monter au créneau et afficher son mécontentement contre ce paternalisme qui infantilise CAF. Il est rejoint dans la lutte pour l’établissement de la dignité de la CAF afin qu’elle s’assume, par un Journaliste et News Reporter-Producteur de notoriété internationale au talent ubuesque, Alain Foka, toujours du Cameroun, qui n’y va pas non plus par le dos de la cuillère contre cette dépendance; mégalo nourri par la flagornerie permanente de Gianni, le Raïs. Originaire de la RDC et auteur du présent article, Jeff M. Katala, Analyste Sportif-Journaliste et News Reporter résidant en Afrique du Sud, je me prête à l’exercice de la défense de la CAF en dépit de son leadership qui ne rencontre pas beaucoup d’émules parmi le commun des mortels en Afrique, mais il demeure notre patrimoine commun. A l’instar du duo camerounais, je m’associe à ce Front Commun et rivaliser contre la FIFA, afin que son étreinte se détache des commandes de la CAF, à la vitesse d’un guépard en furie.
Il ne serait aucunement une perfidie que nous citions nommément le patron de la FIFA, dans son rôle du principal pourfendeur du football africain. Personnellement je refuse de garder ma langue cousue dans la poche, pour nommer intuitu personae, Gianni Infantino, autant de fois qu’il faille évoquer les démons néo-colonisateurs du franchiseur contre le franchisé. N’en déplaise aux laudateurs mal nantis, devant leur salut aux vertus manipulatrices de l’italo-suisse, au détriment des valeurs salvatrices d’autonomie de la CAF, la FIFA ne voit pas encore foncer vers Zurich l’irrésistible ouragan qui serait une perestroïka à l’ «africaine de football», menée par les Africains meurtris et au nom de l’Afrique. La sortie de l’ancien « goalie » du Cameroun, Bordeaux et Marseille en France, n’a pas fait l’épargne des mots contre les apparatchiks de l’état actuel des choses. Antoine Bell décrit que « L’arrivée d’Ahmad Ahmad avait semblé marquer la fin de l’opacité dans la gestion de la CAF. On avait même parié sur l’émergence, dans cet environnement, d’un concept jusqu’alors inconnu, celui de « bonne gouvernance ». Pari risqué : façonnés dans le même moule que leurs prédécesseurs, les hommes censés incarner ce renouveau ont conservé les habitudes du passé. Et prôné un changement aux allures de slogan de campagne, d’ailleurs emprunté à la Fifa, qui, elle-même, n’avait pas réalisé sa mue de son plein gré mais sous la pression de la justice américaine.»
Une FIFA qui se refuse de balayer devant sa porte. Le souci de la plupart des animateurs de nombreux organes que compte la CAF, demeure constant: celui de préserver leurs postes et se retrouver sur la fiche mensuelle de paie qu’il pleuve ou qu’il neige, sans se soucier de l’avenir du football en Afrique. La nonchalance de cette attitude au sein de la CAF constitue des engrais fertiliseurs afin de rendre plausible ce complot ourdi depuis la Suisse. Mais l’épreuve du temps montre que la FIFA et Infantino ne sont pas aussi blancs que la neige. Alain Foka rappelle « Faut-il considérer que toute accusation ou suspicion portée contre un membre d’un exécutif confédéral entrainerait de facto sa mise à l’écart de toute élection, auquel cas, mutandis, le Chef de l’Exécutif actuel de la FIFA, Monsieur Gianni Infantino serait hors course pour des élections à venir, pour les mêmes raisons. Il serait même limogeable tout de suite. Rappelons rapidement qu’il fait l’objet de plusieurs enquêtes dans le cadre de la tentaculaire affaire dite de FIFAGATE. Selon la justice suisse, le Président de la FIFA serait intervenu auprès du Procureur Général Suisse pour qu’une enquête le visant, soit abandonnée. Tout simplement! Au total pas moins de 8 enquêtes sont ouvertes et les motifs ne sont pas moins graves et sévères. Il faut le reconnaitre pour reprendre les termes du courrier adressé à Monsieur Omari pour parallélisme des formes. Il faudrait donc qu’il soit suspendu. » Qui tue par l’épée, doit mourir par l’épée.
«La Fifa ne s’invite pas à la CAF, ce sont les Africains qui l’y convient. Au vu du chaos qui y règne, elle finit par y faire ce qu’elle ne se permettrait nulle part ailleurs.», ainsi parle Joseph Antoine Bell. Infantino avait entreprit sa croisade de domination de la CAF avant et pendant le scrutin électoral pour la présidence FIFA à laquelle il aspirait. En Février 2016 lors du CHAN au Rwanda, il avait déclaré qu’il était africain avant d’être européen; qu’il est l’ami de l’Afrique; qu’il va pouvoir l’aider. Loin de nous, regroupés au sein d’une Afrique cocue, Gianni caressait la CAF, depuis belle lurette, dans le sens du poil pour la dompter au moment opportun. Nous y sommes! La malacie d’une amitié et d’une fratrie aveuglement inédites que la CAF ne vit venir. Dans cette lutte, nous soulignons auprès de la FIFA et Infantino que la priorité des africains restera la préservation des acquis de cette institution, et nous ne rechignerons jamais de nous attaquer librement et ouvertement aux rivaux stratégiques majeurs de la CAF. Ici, nous exprimons nos inquiétudes fondamentales sur les pratiques de gestion coercitives et «déloyales» de la FIFA, mais aussi sur les pratiques de Zurich en matière de traitement équitable et respectueux qu’elle réserve aux autres confédérations, aussi infinitésimales qu’elles peuvent être, notamment la Confédération d’Océanie; pas à la CAF – Deux Sons de Cloche.
En écossant nos haricots, si les œufs des bruches échappent à notre vigilance, nous risquons de retrouver nos grains parsemés de galeries. C’est ainsi que les conditions de déclenchement de la mécanique de déstabilisation de la CAF par la FIFA étaient quasiment réunies, pour se manifester dans l’actuel capharnaüm de diktat électoral, avec une bénédiction du fait de la naïveté des dirigeants de la CAF. Pourtant l’ensemble des objectifs de la CAF est la plus belle des parcimonies pour l’Afrique et les Africains que la somme des ambitions personnelles des laudateurs et des détracteurs. Alors que la CAF fut autrefois le flambeau sportif du continent, la voilà placée en situation d’alerte, et son avenir qui s’annonce plus sombre si cet état des choses traine en longueur; un aveu d’impuissance car «si vous manquez de dignité, les autres vous manqueront du respect».
Dans cet état de choses, nous devons nous assumer et cultiver la capacité sécuritaire de déjouer nous-mêmes les pièges des putschistes dans la FIFA. L’opinion publique africaine se doit d’être un couteau à double tranchant; meilleure défenseuse d’une CAF qui travaille pour ses intérêts, comme elle peut se muer en redoutable guillotine de la même CAF lorsqu’elle se met à nager à contre-courant.
Foka ne tarit pas d’arguties quand il clame que «Cette infantilisation maladive de laquelle on ne guérit décidemment pas, avec cette image du nègre immature et incapable de s’autogérer – Y’EN A MARRE. Mais vraiment MARRE. Aujourd’hui, il ne s’agit pas plus souvent de l’image de Ahmad Ahmad ou de Constant Omari, l’enjeu est surtout celui de la réputation d’un continent que beaucoup aimeraient garder tout petit. Ses personnalités ne sont au final que des victimes collatérales de ceux qui veulent contrôler indirectement le football africain. Alors pour toutes ces raisons, les jeunes africains, les élites africaine se doivent de prendre la parole parce que laisser ces intérêts obscurs s’incruster avec autant de zèle dans le choix du Président de la CAF, c’est accepter le déshonneur pour notre football, et pour nous-mêmes, en tant qu’africains….. »
En ce nouveau siècle de transparence, l’opinion publique africaine joue, en guetteurs avertis, le rôle de miroir de fixation de l’image de la CAF et de l’Afrique qu’elle veut autonomes. Par ces temps de recherche d’émancipation, de démocratie et de légitimité, la FIFA, dans sa peau d’un partenaire sincère dont elle se vante pompeusement, ne pourrait exiger de la CAF de lui rendre constamment compte, au risque de la mettre sous tutelle comme jadis, les Nations Unies au Kosovo. Aux africains de s’approprier cette sagesse: Ce sont ceux dont nous aurions soigné l’impuissance qui nous prendront nos femmes.
« Comment comprendre que ce soit le voisin qui vient de vous dire lequel de vos enfants est le plus digne de vous? A-t-on des exemples identiques d’immixtion de la FIFA dans les processus électoraux d’autres confédérations? Ailleurs elle s’est brisé les dents. Aux africains, cadres, banquiers et entrepreneurs, de prendre ce business en mains, parce qu’il s’agit de business pour qu’encore une fois l’Afrique ne soit pas pourvoyeuse des matières premières. La balle est dans notre camp. Aux africains de protéger cette précieuse richesse. Aux différents candidats de savoir pour qui ils roulent. Aux électeurs de se souvenir quels sont les intérêts de l’Afrique, de modifier leurs logiciels, de ne pas croire que la manne que verse la FIFA régulièrement est une aide, un geste de générosité; N O N! N O N! Il s’agit de leur argent, de leurs parts dans la répartition des revenus que génère cette institution à laquelle ils appartiennent. Ils nous ont apporté leur religion et nous nous sommes convertis. Ils nous ont apporté le football et nous l’avons adopté. Peut-être qu’il est temps pour une fois que nous le transformions à notre avantage en fonction de nos intérêts. » concluait Alain Foka, dans une humeur vindicative et punitive.
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