ZAHARA ET LA ZAHARAMANIE: L’AFRIQUE DU SUD ENVOUTEE PAR UNE MUSICIENNE SENSATIONELLE

Lorsqu’un talent et une bonne préparation rencontrent l’opportunité, le succès est inévitable. C’est la léçon que Zahara, une nouvelle-née dans l’industrie musicale d’Afrique du Sud, rappelle tout visionnaire africain qui languit pour l’élévation à la célébrité et à la fortune. Qui est Zahara ?

Née Bulelwa Mkutukana il y vingt-quatre ans dans la province sud-africaine du Cap Oriental, Zahara est une chanteuse, auteur de chanson et guitariste, aussi bien que la plus récente sensation qui secoue le pays de Nelson Mandela, laissant un impact semblable à celui d’un tremblement de terre.Elle a la musique dans son sang.

En effet, elle chante depuis la tendre enfance dans son village natal, au Cap Oriental, d’abord à six ans dans la chorale de son école,et plus tard à neuf ans dans la chorale supérieure, à cause de sa forte voix. Puis l’opportunité lui fut offerte lorsqu’elle rencontra une équipe de producteurs (composée de Mojafela Thebe et de Robbie Malinga) et de l’ingénieux TK de TS Records. Ils pigèrent brillamment et réhaussèrent son son. Ceci conduisit à la sortie de son premier album Loliwe (qui signifie le train en Xhosa) à la fin d’août 2011.

Dans l’espace de 19 jours seulement, Loliwe fit presque l’impossible : il fut vendu à 100000 exemplaires malgré le contexte morose de la chute de l’économie mondiale et du défi têtu de la piraterie ; ainsi il brisa les records de ventes ? court terme dans l’histoire de la musique sud-africaine. Certains pourraient rétorquer que Memeza de Brenda Fassie avait vendu plus de 500000 exemplaires en peu de semaines après sa sortie.

Mais Loliwe a défriché un nouveau sentier par le fait que Zahara est nouvelle-venue dans l’industrie musicale, tandis que Brenda Fassie était déjà un nom célèbre à la sortie de Memeza. Plus tard, les rapports indiquèrent que les ventes du CD de Loliwe avaient atteint le chiffre de 350000 exemplaires.

En plus, le succès de Loliwe a été et demeure contagieux comme un feu de brousse. Il ne put laisser indifférent même Nelson Mandela, le plus célèbre homme d’Etat du monde, qui invita Zahara (le nom signifie en arabe ‘bourgeonnante fleur’) à prester un concert chez lui pour son divertissement. Même les invitations d’outre-mer continuent à inonder son bureau : elle a été sans tarder reservée (juste quatre mois après la sortie de l’album) pour une prestation en France à la fin de l’an 2011, ainsi qu’aux Pays-Bas et aux états-Unis au début de 2012. Son magnétisme poussa son label TS Records à encourager un duo d’elle et l’artiste Georgy dans leur single Incwad’Encane—qui finit au top de hit parade local avec 200 000 exemplaires vendus.

La montée météorique et sans précédent de Zahara est confirmée par l’immensité et la valeur des prix qu’elle a gagnés dans un delai très court (deux ans). Premièrement, elle fut couronnée en gagnant les prix suivant lors de la cérémonie de Metro FM Music Awards etnue en novembre 2011, à Nelspruit, province du Mpumalanga : meilleur album, meilleure artiste féminin, la chanson de l’année (Loliwe), meilleur nouveau-venu (révélation), et le tube single de l’année (Lengoma—DJ Sbu feat Zahara).

Mais le paroxysme de sa carrière montante fut atteint à la 18^ème édition annuelle des Prix de la Musique d’Afrique du Sud (2012), lors de laquelle, pour la première fois dans l’histoire de la musique sud-africaine, elle emporta 8 prix : l’artiste féminin de l’année, l’album de l’année (Loliwe), nouveau-venu (révélation) de l’année, meilleur disque vendu par téléchargement de l’année (Loliwe), le meilleur album vendu (Loliwe), remix de l’année (Lengoma—DJ Sbu feat Zahara), meilleur album de musique urbaine douce, et meilleure collaboration (Incwad’Encane—Zahara feat Georgy Kanana).

Troisièmement, sa marche triomphante continua tout au long de 2012 comme elle remporta le prix de meilleur vidéo féminin à la cérémonie de Channel O Music Awards, ainsi que celui de meilleure artiste féminin de lAfrique australe au Kora. Enfin, mais pas le moindre, Zahara démontra sa constance dans le succès un année plus tard, au grand plaisir des fans de plus en plus grandissants en nombre, en remportant des prix et des nominations à la 19^ème édition annuelle des Prix de la Musique Sud-Africaine. Elle décrocha des prix dans les catégories suivantes : meilleure collaboration (Thetha Nami—Riot feat Zahara) and meilleur timbre d’appel téléphonique (Loliwe).

Elle fut aussi nominée dans trois catégories : meilleur DVD live (The Beginning Live), meilleure collaboration (Hold On, ou Bambelela—Zahara feat Leroy Bell et la Chorale de Gospel de Soweto), et le prix spécial du jury des Prix de la Musique Sud-Africaine, sous le haut patronage de MTN, pour le meilleur enrégistrement de l’année, qui est Umthwalo.

Il y a deux facteurs qui expliquent ce phénomène imposant et unique en son genre. D’un coté, l’on peut définir Loliwe, conformément au proverbe lingala (le lingala est une langue nationale de la RDC), comme mutambu ekangi nzoko, motu na motu akata eteni ya ye (qui signifie tombé dans le piège des chasseurs est un sujet de joie pour tout le monde : puisque son corps comprend des parties variées, chacune ayant son propre goût, tout le monde peut dévorer sa chair avec plaisir). En effet, l’album est produit sur base d’un mélange intelligent de sons divers : musique folklorique, rock, maskandi, jazz, R&B et le gospel traditionnel africain, afin de satisfaire les besoins de grand nombre de gens ayant des goûts musicaux variés. Ainsi il est transgénérationnel aussi bien transcontinental.

De l’autre coté, ses mélodies, embellies un jeu de guitare qui masse le coeur dans un genre unique, et une voix envoûtante, ont un pouvoir de guerison, par exemple en terme de chasser les soucis et la dérive vers le suicide. Raison pour laquelle beaucoup de jeunes talents musicaux féminins en Afrique du Sud sont en train de s’initier non seulement dans la composition des chansons, mais surtout dans la maîtrise de la guitare. Dans un même ordre d’idées, en même temps qu’il sauvegarde les racines de sa terre natale, l’ouverture de Loliwe à la world music peut être observée dans le fait que la composition de chanson de Zahara et son jeu de quitare évoquent des comparaisons avec des grands tels que Tracy Chapman. Qu’à cela ne tienne, ses nombreuses lyriques sont composées en xhosa de sorte que la chanteuse preserve un son distinctement sud-africain.

Vas-y, Zahara, la nouvelle reine de la musique sud-africaine. Tu fais la fierté de l’Afrique tout entière.