Les léopards de la République Démocratique du Congo sont sans canines, et ne font plus peur. Ils ont été tailladés en Algérie, en CHAN, sans griffer aucun de leurs adversaires. Une 3ème élimination d’affilée, même s’il ne s’agit que du CHAN, après la débâcle de la CAN 2021 où ils ont sombré devant un Gabon d’Aubameyang très moyen lors des éliminatoires. Puis les déboires lors des play-offs du dernier mondial face à la 4ème équipe de la coupe du monde au Qatar 2022, les Lions de l’Atlas du Maroc. Que des humiliations répétitives pour un pays qui tente d’émerger du purgatoire où il fut cloitré, par le génie et sous l’impulsion magnanime de Mukwatombolo, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’accoutumance ayant été un jeu facile, c’est à l’endroit du coach Otis Ngoma que sera dirigée la prochaine pierre pour le designer auteur de l’échec. Il en paie le prix de son arrogance démesurée qu’il est allé en Algérie pour ramener la 3ème étoile, en CHAN bien entendu, après le succès enregistré au tournoi inaugural en 2009 en Côte d’Ivoire et un autre au Rwanda 7 ans plus tard.
La réminiscence des apogées d’antan accomplies par les Mokili Saio, Kalala Mukendi, et plus tard par les Kakoko, Ndaye, Kibonge, Mavuba et autres, sont toujours d’actualités, faute des nouveaux faits d’armes. Pourtant cela fait des lustres et des générations que ces succès eurent lieu, pendant que les adversaires qui avaient toujours été foulés au sol, côtoient les coussinets des léopards sans peur de recevoir des coups fatals. A la FECOFA, les dirigeants sont incapables de monter un projet de financement par les privés pour l’amélioration des infrastructures sportives et le développement. Ils attendent le sauvetage de l’Etat. Quand ce même état exige une comptabilité des fonds dépensés, ils courent, talons derrière la nuque, à la FIFA pour clamer l’ingérence de l’Etat dans les affaires de la FECOFA. La même FIFA dépêche chaque année une équipe d’experts comptables de PriceWaterHouse & Cooper pour auditer tous les comptes de ses fédérations-membres, sans qu’elles parlent d’ingérence. En toute vraisemblance il s’agit des leaders moins inspirés et oisifs.
A l’instar d’une poule mouillée, la RDC a vécu à Annaba, une douche froide devant des milliers de téléspectateurs congolais, africains et mondiaux. Ils sont restés médusés au regard d’une piètre physionomie tel un film d’horreur. La soirée cauchemardesque d’Annaba sera le énième son de glas. Mais les avertissements n’ont jamais été évalués, étudiés et enquêtés pour en sortir une calebasse de proie délicieuse pour les léopards. Le spectre d’Algérie a démontré à suffisance les limites d’un leadership sans pignon sur rue au niveau de la FECOFA, et l’incapacité des dirigeants à penser le football autrement. L’implémentation d’un organe indépendant en vaut la peine pour contrebalancer les miasmes d’une FECOFA incompétente.
Il est temps de procéder au brainstorming afin d’établir un benchmark pour la résurgence du football congolais. Longtemps le football en RDC est resté un jeu des spectacles; ailleurs il est un business qui fait tant de recettes après la drogue (dans le monde). Il n’y a qu’en RDC où cette discipline est un parent pauvre qui tend infiniment la main au Gouvernement pour l’assister. Le football ne se développe pas à travers les inputs financiers du Gouvernement. Dans des pays sérieux, un panel des expérimentés en football et experts dans beaucoup de domaines relatifs au football, se mettent ensemble pour sortir un canevas et planifier sur les échéances qui auront lieu dans 10 ans. En RDC, on établit les états généraux auxquels assistent les hommes aux masses pondérales en exagération. C’est là où les hommes «enceints» s’enorgueillissent de leurs embonpoints au détriment du bonheur de la jeunesse congolaise, grâce aux détournements des fonds destinés à la formation des jeunes à travers diverses activités sportives. Le désœuvrement de cette jeunesse est la résultante du comportement criminel de ces coupables en col blanc. Honte à Vous ! Incapables de penser intelligemment, ils recourent toujours aux solutions ad hoc dans le seul but de perpétrer le détournement. La désorganisation d’une ligue ajoute de l’huile à la case en feu. Tant que la RDC ne se débarrassera pas des multiples quiproquos qui indisposent l’éclosion du talent qu’elle regorge, ce pays avancera à reculons « footballistiquement » parlant. La nouvelle classe est appelée à jeter les jalons pour un lendemain meilleur en commençant par la création des indicateurs de développement du football.
Développement du Football et Responsabilité Sociale des Entreprises en République Démocratique du Congo
Les principaux secteurs d’activité du football professionnel au monde et la différence entre les principaux secteurs d’activité des équipes professionnelles ont créé la voie aux recherches au niveau des clubs. Elles ont confirmé le besoin croissant d’acteurs-gérants afin de démontrer une bonne gouvernance et une gestion stratégique. La maturité et la professionnalisation de l’industrie du football est un changement qui a été provoqué par des motivations internes pour la croissance ainsi que par des événements externes, notamment des scandales et des crises graves. Elles ont amené les organisations du football à reconnaître sa signification économique, sociale et même politique grandissante. Ce tsunami de bouleversements ne rend pas la RDC inattaquable ; elle doit se mettre au travail pour créer des nouvelles liaisons de pensée. Le Brexit est l’exemple parfait de considération du football comme vecteur de croissance dont les retombées participent à l’essor économique en Angleterre. C’est–à-dire qu’une fois sortie de l’Union Européenne, les joueurs non anglais auraient dû quitter l’Angleterre, faute de manque des avantages dont ils jouissaient avant le Brexit. L’Angleterre était obligée de renégocier avec l’UE pour que les joueurs continuent à jouer en Angleterre afin qu’ils continuent à payer les taxes qui renflouent les caisses du trésor. Tant qu’en RDC les dirigeants ne soutiennent pas l’argument selon lequel la reconnaissance des clubs et instances de football professionnels comme des entités commerciales pour générer les fonds, le pays tend vers la dérive. Les clubs sont les propriétés des individus sans Conseil d’administration ; ils les gèrent de la même façon qu’ils tiennent la comptabilité de leurs petites boutiques – à la poche.

Aucun club au Congo ne possède un stade, et l’usage des stades municipaux est courant, hormis le manque criant des infrastructures pour entrainement. Le fait de n’avoir jamais organisé un tournoi majeur – la CAN ou le CHAN, témoigne de la fébrilité des dirigeants sportifs. A l’heure actuelle le football, devenu une science, s’apprend à l’école- dans des académies bien structurées. Il n’est plus un jeu aux spectacles ; il s’agit du pur business. Le reste de l’Afrique est en train d’emboiter les pas au monde évolutif du football pendant que dans les états-majors des clubs à Kinshasa comme ailleurs dans les provinces, c’est toujours la lutte acharnée pour être aux avant-postes avec un seul objectif – voler, détourner et piller.
La mondialisation n’est pas l’apanage des économies seules. C’est un substantif qui s’incruste également dans le vécu d’un organe aussi vaste et important que la Fédération Congolaise de Football Association – FECOFA. Elle doit jouer sa partition à nul autre pareil. Ainsi, face à un cynisme grimpant et redoutable, l’âpreté des efforts pour renouveler la confiance du peuple congolais dans la revalorisation du football congolais et imprimer ses lettres de noblesses, devra refléter le jalonnement des nouveaux narratifs, indispensables pour assurer la redévabilité de cet organe. Ce changement des paradigmes doit intervenir à la tête de cet organe national de gestion de football en RDC, il revêt une assertivité dont les échos retentiront dans les différents services gouvernementaux. Les gouvernements africains luttent contre le chômage à plusieurs niveaux. Selon la Banque mondiale, les jeunes représentent 60 % de l’ensemble des chômeurs africains. En Afrique du Nord, le taux de chômage des jeunes est de 25 %, mais ce taux est encore plus élevé au Botswana, en République du Congo et au Sénégal, entre autres pays. L’Etat ne doit pas assurer seul les défis y afférents; le football est un grand acteur pour l’absorption du chômage juvénile.
Le congolais doit rêver de faire du football une des activités humaines génératrices de recettes ; le football touche toute la planète et génère un énorme marché. La RDC doit implémenter un mécanisme qui doit veiller à l’implication du secteur privé dans le développement du football. Les investissements, les droits TV, le prix des joueurs et les produits dérivés sont aujourd’hui en explosion. Pourquoi la RDC est-elle à la traine, et ce depuis des lustres? Faire du football un axe majeur du développement sportif en RDC est une réalité. C’est ainsi qu’une nouvelle classe des porteurs du renouveau est née en RDC, mais non aux affaires. Elle est porteuse d’un vaste programme de développement des jeunes par le football dont les avantages, par l’effet de contagion, se répercuteront dans d’autres disciplines sportives, notamment le basketball, le volley-ball et la boxe. La réalisation de ce programme permettra à la RDC de devenir une puissance sportive régionale et africaine, c’est son rêve. Ce rêve ne devient réalisable qu’à partir de son arrivée dans les méandres de la FECOFA. Il va falloir tailler une stratégie géopolitique le football qui réside dans la création d’une grande académie de football et d’un centre de formation afin de former et détecter les futurs talents. Cette stratégie ne requiert pas les moyens financiers du gouvernement. Ce dernier jouera sa part en votant les lois pour garantir la participation du secteur privé dans ce processus. Il s’agit de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, et la RDC regorge en son sein moult entreprises dans tous les secteurs de développement de la nation.
Dans le contexte de l’implication du secteur privé dans le développement du football des jeunes pour limiter le biberon financier du gouvernement de la RDC, ce secteur devra se retrouver in fine. Il doit être couvert et guidé par un arsenal législatif et judiciaire. Dans le secteur minier, porteur des richesses en RDC, un certain pourcentage devra être prélevé sur le chiffre d’affaire de chaque entreprise étrangère dans le secteur extractif, pour le football national. Une fois que ce secteur consentit à faire ce sacrifice, le parlement congolais devra voter des lois pour le fidéliser. Ces lois leur permettront de jouir de certains avantages, en l’occurrence le rabais de la taxe sur le revenu ou chiffre d’affaire, une période de grâce à lui accorder pour payer les taxes et autres droits dus à l’Etat par échelonnement. La taxe à payer par le secteur privé devra être fixé au taux préférentiel afin de permettre à ce secteur d’exister, et pérenniser l’embauche de la main d’œuvre locale. La loi Kabongo relative au football (sport) ne contient rien de concret pour inciter le minier surtout, à joindre le bateau de la résurgence sportive. Il est triste de constater que pour un pays aussi riche potentiellement, Vodacom sponsorise la Linafoot à hauteur de 500 000 U$ par saison pour 16 équipes. Une telle insulte est insupportable car le champion de la Linafoot empoche 100 000 US. Un montant médiocre ; la même société des télécommunications sponsorise deux grandes équipes sud-africaines, Orlando Pirates et Kaizer Chiefs, à une certaine hauteur- 2. 800. 000, 00 US chacune. Comparativement, la PSL (Premier Soccer League- Ligue Professionnelle) verse mensuellement 150.000, 00 US individuels à toutes les 16 équipes. Chaque équipe de la PSL a au moins deux sponsors: technique et financier. Quid de la RDC ? Que nenni ! En Afrique du Sud, l’état ne subventionne pas le football mais il garantit l’organisation des grandes compétitions.
La nouvelle intelligentsia de la FECOFA deviendra le «backbone» (épine dorsale) pour doter la RDC d’un organe de gestion du football qui ne souffrirait d’aucune ou de peu d’ambiguïtés et des contestations. Une expertise avérée dans beaucoup de domaines liés au football est un pas de géant pour l’accomplissement de la mission. Il faut un arsenal de connaissances et des compétences auprès des personnes aguerries pour une inventivité d’envergure ; cette dernière deviendra inhérente aux nouveaux méthodes et procédés. Ils serviront à implémenter une autre vision de gestion de la FECOFA, une nouvelle échéance pour l’atteinte des objectifs. Ce qui permettra à la FECOFA de rompre avec le passé douloureux qu’elle a connu dans tous les domaines de soutènement pour son existence. Dans le cadre de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), le merchandising des entreprises du secteur privé doit jouir d’une certaine visibilité dans les réseaux sociaux, dans et aux alentours des stades et surtout lors du broadcasting des grandes affiches. C’est ce sponsoring qui a besoin d’une organisation qui fasse foi. Des bons arbitres, les matchs qui commencent à temps et la bonne qualité de la diffusion des matchs de la Linafoot. Ces matchs peuvent être vendus à ceux qui en veulent, c’est ainsi qu’ils doivent être d’une qualité imperturbable, à l’aide d’un matériel digne de confiance. La racaille à laquelle tout le pays est habitué, est une grosse honte!
More Stories
Retour vers le Futur: Les Prestations de la RDC en Phases Finales de la CAN
Le Sénégal champion d’Afrique
Un Adieu, Un Au-Revoir: Il Etait une Fois Albert Tubilandu Ndimbu, Le Grand Niawu