mars 10, 2025

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Omari Selemani Constant: Une Présidence Intérimaire de la CAF en Puzzles

Colmater les brèches n’est pas aisé, après que le septième Président de la Confédération Africaine de Football-CAF, Ahmad Ahmad eut été hâtivement banni par la Fédération internationale de football association (FIFA), qui lui a interdit, en novembre 2020, contre tout postulat à un mandat de gestion et d’administration de football pendant cinq ans à cause des mains tripatouilleuses dont les traces ont été supposément découvertes dans la gestion des finances durant sa mandature.

Appelé à gérer une CAF en proie aux déchirements, le Président par Intérim de la CAF, le Congolais Constant Omari Selemani est, par la force des évènements, impliqué dans le schéma de Quatre Prétendants pour Un Fauteuil. Quatre candidats envient la Présidence de la CAF ; seuls les dossiers de deux ont eu la confiance du Panel Ethique et Déontologique de la FIFA. Les Sénégalais Augustin Senghor et Ivoirien Jacques Anouma sont auréolés du «quitus» reçu    pour leurs candidatures, pendant que les dossiers du Sud-Africain Patrice Motsepe et du Mauritanien Ahmed Ould Yahya demeurent suspendus, en dernier larron, à la check-list dont la dernière étape, consacrée à leur validation,  interviendra le 28 Janvier, telle qu’instruite par le Panel suscité.

Resté seul maître à bord, Constant Omari se retrouve dans des relents troublés, qui font grincer les dents au poste qu’occupa jadis, Ydnekatchew Tessema. Dans cet élan bruiteur, tout le monde semble y aller de ses frasques. Le Mauritanien n’apprécie nullement le verdict de la FIFA, de procéder à des «vérifications complémentaires» de son dossier de candidature. Il en va mutatis mutandis de Patrick Motsepe ; tous deux, candidats sursitaires. Citée comme étant l’atout majeur de la candidature d’Augustin Senghor, neveu de l’écrivain et tout premier Président du Sénégal indépendant, Feu Léopold Sedar Senghor, l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) est accusée de mettre nonchalamment des bâtons dans les roues de l’unique représentant de la Zone COSAFA à la présidence de la CAF, Patrice Motsepe, à qui il est également reproché d’avoir enfreint aux règlements de soumission des candidatures. Le Chairman de Sundowns ayant préféré envoyer le dossier de sa candidature par courriel plutôt que par courrier recommandé. Ce vice de forme mettrait ses ambitions en mauvaise posture toutes choses restant égales par ailleurs.

Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que ce n’est pas pour la première fois que le Président de la FECOFA se met à dealer avec des méandres tumultueux dont la similitude avec des iniques oukases vécus antérieurement, n’ébranle nullement ce baroudeur clairvoyant-homme solution. Sa robustesse a permis son rayonnement dans le monde footballistique mondial et africain, y compris celui des affaires.  Le voici, avide de profiter de sa riche expérience dans la gestion et l’administration de lourds dossiers dont dépend l’avenir du football africain. Il serait futile de verser dans l’éloge dithyrambique et de ne pas reconnaître les qualités et les mérites du Directeur de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), appelée Office national des transports (ONATRA) avant 2011; un travailleur infatigable et passionné d’où son parcours brillantissime.

Face aux frustrations des uns et des autres dans la course  pour le fauteuil du Président de la CAF, entretenues par les lobbyings, groupes de pression à l’orée de la date fatidique du 12 Mars 2021 à Rabat, Constant est conscient de la solidité et de la quintessence des cas lui déposés face aux enjeux de l’heure. Pas plus tard que Lundi, il lui a été présenté un dossier émanant d’un groupe appelé Cadre de Concertation des Survivants Mauritaniens en Europe et aux Etats-Unis.  Dans leur lettre Ouverte au Président Omari, ces Survivants appuient l’invalidation de la candidature du Président de la Fédération mauritanienne de football, Ahmed Ould Yahya, à la Présidence de la Confédération.

«A l’indépendance du pays en 1960, les discriminations étaient manifestes en Mauritanie, avec comme résultante, l’exclusion des noirs de la gestion du pays. Ces exclusions furent accompagnées de violences entre 1986-1992 avec la violation des Droits de l’Homme des populations afro-mauritaniennes. Plus de 500 soldats de couleur furent massacrés», mentionne la lettre.  Le Président de l’organisation, le Lieutenant Sy Mamadou épingle Abderrahme Yahya, le père de l’actuel Président de la fédération de Football en Mauritanie, Ahmed Ould Yahya, d’avoir été un des membres influents du peloton exécuteur. Ces faits rappellent les douloureux évènements génocidaires au Rwanda en 1994. C’est justement du génocide dont la diaspora des Survivants mauritaniens accuse Yahya, en sus de la violation des Droits de l’Homme.

Pour juger de la recevabilité de sa candidature à l’élection du Président de la CAF, la Commission de la Gouvernance entendra également Yahya sur le litige entre la FFRIM (Fédération de Football de la République Islamique de Mauritanie) et l’équipe de l’ASAC Concorde, de Nouakchott. Concorde avait traduit en justice Yahya, en sa qualité du Président de la FFRIM, en septembre 2016, concernant le détournement des frais de transferts de ses deux joueurs, Aly Abeid et El Hacen Id, que le club avait vendus à Levante en Espagne. Yahya aurait empoché €75 000 de ces transactions. Reconnue coupable en février 2017 par le tribunal de Nouakchott, la FFRIM interjeta l’appel qui ne produit gain de cause. Il fut bouté dehors par le juge d’Appel qui entérinait en 2020 le jugement coulé en force des choses jugées au premier degré.

Mais des révélations que la vieille garde de la CAF, fidèle à Ahmad, serait en train de tout faire pour empêcher Motsepe de prendre part à la réunion de l’UFOA  dont les débuts sont prévus ce weekend end  à Praia, la capitale Cap-Verdienne, constituent un autre goulot d’étranglement pour Omari Selemenai, et ce en pleins déroulements du CHAN au Cameroun. En toile de fond l‘UFOA soutiendrait mordicus des candidats ayant la préférence de la Confédération, en l’occurrence Augustin Emmanuel Senghor et Jacques Bernard Daniel Anouma, Président Ad Honoris de la Fédération ivoirienne de football.

Comme si l’escarcelle de Constant Omari n’était pas encore pleine, des questions de procédure poseraient problème au niveau de l’instance dirigeante de football africain. Il s’avère que les statuts de l’organisation stipulent que la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle ainsi que les convocations écrites pour le scrutin du 12 mars 2021 lors de la 43ème Assemblée Elective,  doivent atteindre les récipiendaires soixante jours avant l’élection. Ce qui reviendrait à dire que la CAF aurait dû être prête le 11 janvier à minuit selon les prérequis du règlement. Visiblement il y a vice de forme!

Quid de la suite?   Pauvre Constant !