mars 10, 2025

amagep

Ici pour vous!

L’obsédante poésie obscène de Koffi Olomide

 Depuis quinze ans, Koffi Olomide fait danser l’Afrique et semblait postuler légitimement à la succession du mythique Seigneur Tabu Ley Rochereau. Des éléments concordants et objectifs confortaient une thèse nourrie par une poésie qui réinventait le romantisme dans la chanson congolaise, africaine.

 

Mais assurément pour des besoins de la scène et pour mieux captiver avec ses clips, ce chanteur se mit à dévêtir ses danseuses avant de s’adonner encore et encore à des obscénités dans ses chansons. Inutilement.
 
Juste l’envie de choquer, de provoquer afin d’être au cœur des polémiques et de s’en nourrir pour exister ? L’on ne saura peut-être jamais mais, à 50 ans, Koffi ne semble pas refléter la maturité qui sied à cet âge dans ses chansons. Son dernier album appelé « Album du patron » ou tantôt « Album sans nom » est un déni de l’esthétisme musical, du bon sens et pourquoi pas de la morale. Que dire, en effet, de ces images outrancièrement érotiques que propose Koffi Olomide au public en sachant que, contrairement aux chaînes de télé, il n’y a aucune indication ni recommandation susceptibles de mettre ses images hors de portée des jeunes enfants.

Pire, au cas où vous échapperiez à l’exacerbation de nos bas instincts, au titillement de nos fantasmes sexuels, le chanteur y va, en termes crus, avec des mots comme dans la chanson « L’eau-l’eau » : «  Banda agoûta nga elengi !/ Tala elengi ya chéri tango akotaki nga, elengi ! / Mbula etangi. / Naza na ngai mosuni, y’oza monduki./ Ofiba nga, obuka nga nalela. / Tafuna tafuna nga. / Ata nalobi non, comprendre oui. / Chéri, masser ngai nayoka énergie. / Elengi na yo ekoti nga na mikuwa. / Ofiba nga nalela. / Mosuni na mokuwa esali complicité ya elengi. / Ozali kosala nga na monduki déchargé, / Naza pete, nalemba sima. / Naliaka bonbon na sachet. ». Traduisez en éloignant des jeunes enfants s’ils sont dans vos parages : « Depuis qu’il m’a goûtée, quel plaisir. / Quel plaisir quand mon chéri me pénètre !/ La pluie est tombée. Je suis de la chair et toi un fusil. / Suce-moi, fais-moi, je pleurerai de plaisir./ Mords-moi et si je réagis en disant non, comprends plutôt oui !/ Chérie fais-moi du massage pour que je retrouve de l’énergie !/ Ton plaisir, je le sens jusque dans mes os !/ Suce-moi et je vais pleurer !/ La rencontre de l’os et de la chair donne du plaisir !/ Tu es en train de me pénétrer avec une arme déchargée ! / Je suis molle je n’en peux plus par derrière !/ Je suce le bonbon avec son sachet »(allusion au sexe avec préservatif).

Au cas où vous ne seriez toujours pas pris de vomissements, découvrez cet extrait de la chanson Ikia « Bord na plan, plan na bord ; kutshu-kutshu…, plein na plein » où il évoque, en des termes à peine voilés, le sexe de l’homme dans celui de la femme en mimant les bruits du coït… Voilà ce que propose Koffi qui s’affiche comme un intellectuel, chrétien et bon père de famille. Curieux que la vente et la diffusion de cet album d’abord interdites en RDC aient été ensuite autorisées.

Source

http://www.afriquechos.ch/spip.php?article3845