mars 10, 2025

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LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS: HOMMAGE A NELSON MANDELA

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Le destin d’une nation, d’un continent ou du monde peu paraître pré-ordonné et s’imposant au peuple. Pourtant son déroulement dépend d’un homme qui se distingue de tous et brise le lien avec le passé en infusant dans la collectivité ce que le philosophe allemand Martin Heidegger appelle Zeitsgeist (l’esprit du temps). Un tel homme est un ‘homme du destin’, un avatar. Le statut d’avatar englobe diverses sections de la vie humaine, mais au-delà de cette diversité de son objet, il se caractérise par comme le communicateur d’un nouveau Zeitgeist. Ainsi nous pouvons, par exemple, épingler Aristote, Thomas d’Aquin, Emmanuel Kant, Karl Marx and Slavoj Zizek en philosophie ; Shakespeare et Corneille en litérature ; et Constantin, Napoléon Bonaparte, George Washington, Vladimir Lenin, Mahatma Gandhi et Kwame Nkrumah en politique.

Depuis la seconde moitié du vingtième siècle le monde a hébergé le dernier avatar : Nelson Rolihlahla Mandela. Cet homme est un don de Dieu pour l’humanité dans un contexte particulier : la mondialisation de l’impérialisme et la consécutive lutte humaniste et nationaliste pour son renversement. Il a rendu l’âme le 5 décembre 2013, agé de 95 ans, après avoir réalisé ce qui paraît aux yeux de beaucoup d’observateurs comme un miracle en Afrique du Sud : l’effondrement du système inhumain d’apartheid, l’avènement de la démocratie et la réconciliation et la coexistence des races. Les lignes suivantes sont autant un hommage à sa vie hautement marquante qu’une réflexion sur son héritage qu’il a légué au monde. Elles consistent en : (1) un résumé de l’héritage Mandela ; (2) un compte-rendu du hiatus entre les idéaux de Mandela et la froide réalité de la politique au niveau sud-africain et international, qui localise ainsi le monde à la croisée des chemins ; et (3) une méditation sur la possibilité d’effectuer un « PRD de l’âme » pour une meilleure Afrique du Sud et un monde meilleur.

1. L’HERITAGE NELSON MANDELA

Il est difficile de décrire exactement l’héritage complet d’un géant comme Nelson Mandela. Néanmoins, pour pouvoir le piger aisément et continuellement vivre selon lui, nous résumerons cet héritage en cinq principes : l’ubuntu, la liberté, l’autosacrifice, le pardon, la reconciliation et le leadership comme un service.

Premièrement, l’ubuntu est la philosophie qui domina la vie de Mandela ; et il peut être incontesté de dire que personne n’a incarné ce principe de l’éthique bantoue comme Madiba. Le président américain Barack Obama la définit à juste titre dans son hommage rendu à cette icône mondiale : «la reconnaissance que nous sommes tous liés ensemble dans des voies qui peuvent être invisibles à l’oeil nu ; qu’il existe une unicité de l’numanité ; que nous nous réalisons nous-mêmes en nous partageant nous-mêmes avec les autres et en prenant soin de ceux autour de nous ». L’ubuntu servit comme fondement de ses rêves et inspira ses actions pour une Afrique du Sud réellement une, unie, démocratique, non raciale et non sexiste.

Deuxièmement, fondée sur l’ubuntu, la liberté fut son plus grand rêve. L’idée selon laquelle on est humain seulement lorsque son prochain est traité comme un humain, nous nous réalisons en nous partageant avec les autres, implique que tout le monde devra être égal en faisant parti de l’être libre. Il dit : « J’ai combattu la domination blanche et j’ai combattu la domination noire…J’ai chéri l’idéal d’une société démocratique et libre, au sein de laquelle toutes les personnes vivent ensemble dans l’harmonie and avec les mêmes opportunités. C’est cet idéal pour lequel j’espère vivre et que je compte accomplir. Mais, si besoin il y a, c’est l’idéal pour lequel je suis préparé à mourir ».

Troisièmement, pour atteindre les idéaux de la liberté et de la démocratie en Afrique du Sud, Mandela embrassa librement l’approche du sacrifice de soi pour les opprimés. Ainsi il prit le risque, en 1961, de quitter frauduleusement l’Afrique du Sud afin d’organiser l’Umkhoto We Sizwe, la branche armée du Congrès national africain qu’il avait créée, et de réunir le soutien financier et militaire à travers l’ Afrique. Et il retourna après au pays, bien conscient qu’il courait le risque d’être arrêté et jeté en prison. Et dans le calme, sans peur et sans remord, il passa 27 ans en prison. L’autosacrifice est le sommet de sa spiritualité, faisant de lui l’imitateur de Jésus Christ qui dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15 : 13), et qui mourut sur la croix pour sauver l’humanité. De cette spiritualité d’amour, qui est la plus haute, émanent d’autres vertus telles que l’humilité, l’intégrité, la responsabilité de ses actions devant les autres et l’attention pour le futur telle qu’exprimée dans son amour incommensurable pour les enfants.

Quatrièmement, l’on se souviendra aussi de Mandela pour avoir réalisé l’impossible : le pardon pour ses géôliers et la réconciliation entre l’oppresseur et l’opprimé. Comme Obama l’a si brillamment dit : « Il a été jugé convenable par un homme comme Madiba de libérer non simplement le prisonnier mais le géôlier ; de démontrer que tu dois faire confiance aux autres afin qu’ils puissent te faire confiance ; d’enseigner que la réconciliation n’est pas question d’ignorer le passé cruel, mais un moyen de le confronter avec inclusion, générosité et vérité. Il changea les lois, mais aussi les coeurs ». les léçons du pardon et de la réconciliation des races mirent l’Afrique du Sud à part parmi les nations en faisant d’elle un ‘miracle’, un signal lumineux d’espérance d’un monde plus civilisé, libéré de la brutalité et de la domination imposée de force sur les autres dans les affaires nationales et internationales.

Cinquièmement, Mandela est le modèle du leadership comme un service des autres. Une fois élu président de l’afrique du Sud démocratique, il n’épargna pas le temps de servir tous, spécialement ceux historiquement désavantagés, les Noirs. En vue de corriger l’injustice du passé, il promulgua le Programme de Reconstruction et du Développement (PRD), la plus ambitieuse stratégie du développement social jamais mise en pratique dans le Tiers-Monde. Depuis son lancement, des millions de maisons ont été construites, des octrois sociaux fournis, des bourses d’études accordées, des soins de santé disponibilisés et des opportunités capabilisantes données aux pauvres à un coût très faible. Grâce au développement social conduit à travers le PRD, l’Afrique du Sud est fière d’appartenir au petit club des pays en développement qui ont atteint les Objectifs du Développement du Millennaire des Nations Unies, pour la réduction de la pauvreté, fixés à l’an 2014.

2. LES IMPERFECTIONS DE NELSON MANDELA

 

Cependant, Madiba n’était pas un dieu, mais de notre race humaine. Par conséquent sa vie fut émaillée d’imperfections. « Je ne suis pas un saint », dit-il de lui-même, « à moins que l’idée que vous avez d’un saint est celle d’un pécheur qui continue à essayer [de se parfaire] ». Les plus remarquables de ses imperfections demeurent dans son mandat comme chef d’Etat, comme ses idéaux sublimes sont confrontés au caractère sans coeur de la real politik et du capitalisme. Nous en épinglerons trois. Premièrement, la stratégie du PRD, bien qu’elle eut enclenché l’agenda du développement humain et social, fut écourtée par l’aspect déficitaire du développement économique. Les dépenses astronomiques qu’elle exigeait entraina un grand déficit public et une revision consécutive de la perspective de la croissance. Ceci se réfleta dans la contraction de l’économie et la chute libre du rand. Cette situation morose fut aggravée par les contradictions bureaucratique du PRD , qui conduisirent à la fermeture de son office en 1996, et à son remplacement par la stratégie du GEAR, orientée vers le marché. La fermeture du PRD causa la réalité amère à laquelle Mandela fut obligé d’assister le reste de sa vie : l’impossibilité d’éradiquer les inégalités sociales de son vivant.

.La deuxième imperfection, comprise dans le contexte de l’Etat post-apartheid écartelé entre la pression d’améliorer rapidement les vies de la majorité noire et l’impératif d’observer la ligne de conduite de l’ordre libéral mondial, est son échec de réconcilier les tendances conflictuelles (la droite et la gauche) à l’intérieur de la large alliance tripartite. Ainsi, à la suite du lancement de la stratégie GEAR, Mandela assista impuissant à la vendetta entre la gauche (la Confédération des syndicats sud-africains et le Parti communiste sud-africain) et la soi-disante Classe de 1996 (dirigée par Thabo Mbeki) à l’intérieur de l’alliance—laquelle vendetta contnua à noircir la scène politique tout au long de l’administration Mbeki et est en train, à présent, de menacer de mettre fin à l’alliance à cause de la corruption et des événements tels que le massacre de Marikana et la controverse sur l’impôt électronique sur la circulation automobile.

La troisième imperfection, due à de longues années passées en prison—lesquelles priva Mandela de la chance d’avoir une compréhension aigue des complexités consternantes de la diplomatie africaine et mondiale (basée sur les intérêts nationaux plutôt sur les idéaux universels sublimes), est la gestion inappropriée de quelques problèmes internationaux, tels que la crise nigériane sous le président Sani Abacha et la tragédie du Congo post-Mobutu. En ce qui concerne la crise nigériane, réagissant à la mort par pendaison de l’écrivain et activiste Ken Saro-Wiwa et ses huit collègues activistes ogunis par la junte militaire du pays, l’administration Mandela décida de punir le régime d’Abacha ; pourtant cette mesure se révéla une débacle. Pallo Jordan, un cadre du Congrès national africain, reportera plus tard (en 2001) : « Lorsqu’à la veille d’un sommet du Commonwealth, Sani Abacha ordonna l’exécution de Ken Saro-Wiwa, le président Mandela alors se résolut sans tarder de briser les relations [diplomatiques avec le Nigéria] et lança un appel pour des mesures dures contre la junte militaire nigérianes. Tandis que la Grande Brétagne, la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et les autres acclamèrent verbalement ses actions, même pas un de ces pays suivit l’exemple de l’Afrique du Sud. Les multinationales pétrolières britanniques continuèrent leurs affaires comme d’habitude ; les Etats-Unis maintint un dialogue vigoureux avec Abacha pendant que les companies américaines étendirent les contrats d’affaires ; la France envisagea d’exploiter la tension entre Londres et Abuja à son propre avantage. L’Afrique du Sud maintint une haute position morale, mais dans l’isolement » (Cité dans South Africa-Zimbabwe Relations, Volume 1 : Pre-Colonial to 2006, edited by SALO, Jahannesburg : Jacana Media, 2013, p. 74). En Afrique la débacle resta la même. L’érudit Adebajo ajoute : « …Même sa stature d’icône [de Mandela] ne réussit pas à rallier un seul Etat d’Afrique australe afin d’agir contre le Nigeria. La fusée du volcan que ‘Madiba’ (…) avait menacée d’exploser sous Abacha avait de manière spectaculaire échoué de s’enflammer. A la place, c’est l’Afrique du sud qui fut accusée par beaucoup de leaders africains de devenir un cheval de Troie occidental, semant les grains de division en Afrique et sapant la solidarité africaine » (Ibid).

La débacle Abacha exposa l’inaptitude de Mandela de mener les puissances africaines et mondiales vers l’observance des principes universels. Au contraire, ceci est plus important, les puissances enclines aux affaires le convertirent au ‘pragmatisme’. Ceci se réflète dans la manière dont il géra la tragédie congolaise : il privilégea l’intérêt national d’Afrique du Sud sur l’idéal de justice en faveur de la RDC et contre ses agresseurs rwandais et ougandais. En effet, contrairement au Zimbabwe, à l’Angola et à la Namibie, Pretoria rejeta en août 1998 l’appel du président Laurent Kabila à intervenir militairement, dans le cadre de la SADC, afin de bouter dehors les envahisseurs du Congo, en prônant la diplomatie pour mettre fin à la crise. Pourtant, peu après l’agression de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda, l’administration Mandela lança une expédition militaire dénommée Opération Boleas, dont l’objectif fut de soutenir un régime largement contesté au Lesotho après les élections et faisant face à un coup d’Etat (South Africa-Zimbabwe Relations, ibid). Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures envers le Congo et le Lesotho, tous les deux membres de la SADC ? La réponse est l’intérêt national sud-africain. Au Lesotho l’enjeu fut la protection du « barrage hydraulique de Katse qui fournit de l’eau au coeur de l’économie d’Afrique du Sud » (Ibid) ; tandis qu’en RDC l’objectif fut de garantir l’exploitation d’immenses ressources minérales de ce pays par les companies minières sud-africaines, dans le contexte d’un régime de Laurent Kabila devenu de plus en plus arrogant et non coopératif. C’est pourquoi le gouvernement Mandela exposa une choquante contradiction : pendant qu’il pressa pour les négotiations de paix dans l’imbrioglio congolais, il continua à envoyer les armes au Rwanda, un des agresseurs du Congo, afin de punir Laurent Kabila (Lanotte, Olivier, Guerre Sans Frontières. De Joseph Désiré Mobutu à Joseph Kabila, Bruxelles: Complexe/GRIP, Coll. « Les Livres du GRIP », No 243-245, 2003, p.191 ; Matundu, A.N., Role of External Forces in the Democratic Republic of Congo from 1997 to 2001, Master’s Dissertation, Johannesburg: Wits University Press, 2007, p.57).

 

Ces imperfections causèrent le dégoût de Madiba pour la real politik, qui est un jeu sale sur la scène nationale et internationale. Nous croyons qu’elles jouèrent un important rôle dans sa mesure de se retirer de la vie publique juste après un mandat au pouvoir. Nonobstant ces faiblesses, Madiba est le plus grand homme du monde de notre temps. Il est un signe de la puissance du Dieu Tout-Puissant agissant à travers la faiblesse humaine. Son héritage est une preuve que chacun de nous peut réaliser de grandes choses malgré nos faiblesses.

3. LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS

Le départ de Madiba de ce monde annonce la fin du monde dans sa configuration actuelle dans l’avenir proche. Car son mandat comme chef d’Etat nous a enseigné qu’étant donné la civilisation matérialiste des temps présents, qui est organisée par un système légal complètement déficitaire au niveau tant national qu’international, il est impossible de poursuivre en même temps l’intérêt national et le respect des idéaux des droits de l’Homme et des peuples, de l’égalité et de la fraternité dans l’mour du prochain. Les idéologies telles que le communautarisme, le communisme, le socialisme, le fascisme et l’ethnicisme sont révolues. En plus, il est certain que la démocratie libérale dominante actuelle et le capitalisme ne peuvent plus être durables à cause des contradictions ci-haut mentionnées. A l’intérieur des nations démocratiques mêmes, y compris l’Afrique du Sud, la constitution et d’autres lois sont incapables de vaincre la corruption et beaucoup d’autres crimes, de rendre justice et de rendre les citoyens vertueux. Le philosophe Alaisdair MacIntyre s’était plaint de la pratique d’équilibrisme, au lieu de la droiture, à la suite de la poursuite par la Cour Suprême des Etats-Unis du cas Bakke ; il dénonça ainsi le fait que les juges sont actuellement obsédés par la préservation arbitraire de la paix et de la sécurité (au milieu des intérêts conflictuels), au lieu de la justice dans la société (Pojman, Louis, Political Philosophy: Classical and Contemporary Readings, The Mcgraw-Hill Companies, Inc., 2002, p. 302).

L’objection de MacIntyre à la loi démocratique libérale est appuyée par Aristote, qui a démontré les limites de l’idée des droits de l’homme protégés par la loi. Il s’oppose à la notion libérale de la loi de la communauté politique comme simplement « un garant des droits des hommes contre les abus des autres » ; et il propose à la place la conception perfectioniste de la loi comme « une règle de la vie telle qu’elle rend les membres d’une polis bons et justes » (Ibid, p. 322). Ceci suggère que les droits humains n’ont pas per se le pouvoir de contraindre les gens à vivre en les observant dans la communauté politique ; en conséquence, ils sont assujetis à de récurrentes violations puisque la loi de l’Etat démocratique—qui est son garant—a la simple tâche de défendre les droits de l’un contre l’agression de l’autre. Même récemment, en Afrique du Sud, la juge Yvonne Mokgoro, dans une conférence tenue à l’Université de Witwatersrand, épingla l’incapacité de la constitution du pays de combattre effectivement la criminalité en dépit des punitions dures.

L’impuissance de la loi démocratique libérale vis-à-vis l’injustice et la criminalité trouve un échos dans le droit international. Ce fut avec une grande consternation que Madiba assista au fait que l’Amérique, qui est le porte-flambeau des valeurs de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur sous un seul Dieu, fut trainée dans la guerre d’Iraq par le président George Walker Bush sous un faux prétexte que le président Saddam Hussein détenait les armes de destruction massive. Bush dit : « Avec ou sans les Nations Unies, nous [l’Amérique] envahirons l’Iraq ». Et il le fit effectivement sans le feu vert de l’organisation mondiale. Le président Obama, dans son hommage à Madiba, utilisa les mots plus clairs pour montrer le besoin de nouvelles idées pour un monde meilleur : « …En amérique et en Afrique du Sud et dand les pays à travers le globe, nous ne pouvons pas permetre notre progrès de jeter l’ombre sur le fait que notre travail n’est pas accompli. Les combats qui suivent la victoire de l’équalité formelle et du suffrage universel ne seraient pas autant remplis de drame et de clarté morale que ceux qui les ont précédés ; mais ils ne sont pas moins importants pour autant. Car partout au monde de nos jours, nous voyons encore les enfants souffrir de la faim et des maladies, des écoles délabrées et peu de perspective d’avenir rose. Partout au monde de nos jours, hommes et femmes sont encore emprisonnés pour leurs croyances politiques ; et ils sont encore persécutés à cause de leur apparence, ou de leur façon d’adorer, ou de qui ils aiment ». Le monde est à la croisée des chemins. Qu’est-ce que nous pouvons faire? D’après Mandela, nous avons besoin d’effectuer “le PRD de l’âme”.

4. CONCLUSION: COOMENT POUVONS-NOUS EFFECTUER LE “PRD DE L’AME”?

Marchant dans les pas d’Aristote pour résoudre les contradictions actuelles, Madiba proposa le « PRD de l’âme », c’est-à-dire, la transformation des coeurs de la course égoiste vers l’acuisition matérielle vers des actions désintéressées au bénéfice des autres, juste comme la stratégie PRD a transformé positivement les communautés des peuples historiquement désavantagés. En d’autres termes, un changement spirituel doit se substituer au changement social en vue de rendre meilleurs l’Afrique du Sud et le monde. Madiba envisageait la possibilité de reproduire beaucoup de Mandela de manière permanente pour que la meilleure Afrique du Sud et un monde juste deviennent une réalité. Cependant, comment pouvons-nous opérer ce PRD de l’âme ? L’amour de Dieu, que l’humanité contemporaine après Nietzche déclara avec arrogance mort, est la panacée ; car sans lui Nelson Mandela n’aurait pas eu la force de pardonner l’oppresseur, de réconcilier les races et de mettre en application les politiques en faveur des pauvres. Il doit stopper d’être une affaire privée et devenir une affaire publique. Ceci est la seule voie pour guérir l’Afrique du Sud et chaque nation au monde. Pour pratiquement réaliser ceci, ces critères de la société démocratique signalés par Robert Dahl (Democracy and Its Critics, Yale University Press, 1989, 397 p), tels que le procédure démocratique, le référendum populaire sur la constitution politique, les droits politiques primaires, la liberté personnelle et l’autodétermination, devraient être préservés. Néanmoins, la démocratie sera accomplie si, surmontant la démocratie libérale et le dirigisme, ces critères offrent une scène totalement démilitarisée pour la montée hégémonique des mouvements politiques basés sur les vertus et qui puissent réconcilier la société avec Dieu. Le résultat serait une constitution théocratique ouverte au changement au cas où les partis laïcs arrivaient au pouvoir dans l’avenir. En afrique du Sud, ce résultat se matérialiserait soit à travers le Congrès national africain si ses membres ré-orientent leur politique en s’appuyant sur Dieu, soit à travers l’ascension d’une idéologie théocentrique, telle que la Christocratie bourgeonnante. Finalement, sur la scène internationale, un monde meilleur—celui envisagé par Madiba—est possible grâce à l’organisation en réseau des mouvements théocentriques et leur fusion en un seul corps mondial en vue de contre-balancer les Nations Unies. Après une longue marche vers la liberté, nous devons nous engager dans une longue marche vers l’amour.