Impact de la guerre de la Russie en Ukraine sur l’environnement et l’approvisionnement alimentaire

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les experts avertissent que la guerre et le changement climatique pourraient se combiner pour créer une crise alimentaire dans le monde. À sa troisième semaine, l’invasion de l’Ukraine par la Russie affecte déjà l’approvisionnement mondial en blé. De nombreux pays sont déjà confrontés à une pénurie alimentaire. Le Programme alimentaire mondial tire la sonnette d’alarme, notamment en ce qui concerne les régions déjà gravement touchées par la faim comme la Syrie, le Yémen, l’Éthiopie et l’Afghanistan.
Pour l’AMAGEP, l’invasion de l’Ukraine par la Russie interrompt la livraison de blé dans les zones souffrant de la sécheresse et d’autres impacts climatiques, comme l’ont évalué les experts de l’ONU.
Les forces russes ont bombardé presque toutes les villes ukrainiennes, fermant ainsi le port de Marioupol et ses exportations de céréales, interrompant la connexion entre les villes pour exporter des produits agricoles à travers différentes frontières.
L’AMAGEP est alarmant que la guerre de la Russie en Ukraine comprime l’approvisionnement alimentaire dans les pays qui dépendent de ces deux nations pour les céréales et les huiles de cuisson essentielles.
L’arrêt des expéditions agricoles en provenance de la mer Noire a fait monter en flèche le prix du blé et des engrais et suscité des inquiétudes croissantes quant à une crise alimentaire mondiale.
En Afrique, les gens se bousculent pour acheter des produits liés au blé en prévision de nouvelles hausses de prix. La Thaïlande fait face à une flambée des coûts des engrais et des matières premières. L’Égypte, premier importateur de blé russe, a interdit les exportations de céréales locales, et l’Indonésie a restreint les exportations d’huile de palme, un substitut potentiel aux autres huiles végétales. Les groupes d’aide craignent que la hausse des prix n’exacerbe la faim dans des pays déjà vulnérables.
La Russie et l’Ukraine sont deux des puissances agricoles mondiales et l’invasion de l’Ukraine survient alors que le système alimentaire mondial est déjà confronté à des contraintes de la chaîne d’approvisionnement en raison de la pandémie de Covid-19 et des événements météorologiques chargés du climat.
Le changement climatique pourrait aggraver la situation si la production agricole dans les autres greniers du monde est perturbée cette année par des phénomènes météorologiques extrêmes. Amagep note que le changement climatique a déjà un impact négatif sur l’environnement et le système alimentaire dans le monde où la partie nord de l’Afrique est confrontée à la sécheresse et des pays comme la République démocratique du Congo dépendent principalement de l’importation de nourriture. L’Afrique du Sud est également dépendante des importations de biens de première nécessité mais surtout affectée par la hausse des prix du pétrole depuis la semaine dernière.
Pour l’AMAGEP, le changement climatique augmente la variabilité des conditions météorologiques et des rendements et si des phénomènes météorologiques violents tels que des sécheresses, des vagues de chaleur ou des inondations se produisent cette saison, il y aura des effets combinés, déstabilisant davantage le système alimentaire. La Russie et l’Ukraine sont les pays qui produisent environ 12 % des calories alimentaires consommées dans le monde.
Alors que la majeure partie du monde a observé des effets négatifs, allant de la perte de moyens de subsistance à une insécurité alimentaire accrue, les impacts ont été ressentis de manière inégale.
Le blé est originaire du Moyen-Orient et reste une culture des terres arides, a-t-il déclaré. Mais à mesure que le monde s’est réchauffé, il est devenu plus difficile de produire du blé dans la région de sa provenance. Cela a signifié un déplacement vers des latitudes plus élevées, comme le Canada, le Dakota du Nord, l’Ukraine et la Russie. L’Afrique est totalement dépendante du marché mondial.
Article de Keith Walton