La musique traditionnelle congolaise a évolué, avec le temps, du fait de sa pratique qui est passée du cadre villageois tribal à des cadres urbains où, souvent, elle est proposée en dehors des cadres rituels. L’utilisation des instruments dits modernes importés de l’Occident y est pour quelque chose. L’Orchestre Kingoli Authentique du Congo Brazzaville en donne une illustration avec l’album « Epakolami », son troisième qui vient de sortir. Rencontre avec son manager Gianny Olando.
AFRIQU’ECHOS MAGAZINE (AEM) : Que chante Kingoli Authnetique dans l’album « Epakolami » ?
GIANNY OLANDO (G.O) : Ce nouvel opus que nous venons de mettre sur le marché comporte quatre titres : « Boseka ngai te », « Obobogo », « Chut » et « Haï ». Le thème principal est l’ingratitude. Dans la vie de tous les jours, nous manifestons de l’ingratitude envers les gens qui nous entourent : parents, amis, femmes, enfants … Faute de producteur, l’opus a été produit par le Club de Réflexion pour l’Épanouissement des Artistes (CREA) dont je suis le président manager.
AEM : Cela expliquerait la promotion jugée très timide ?
G.O. : La production est sans doute l’étape la plus facile, mais la plus dure est la promotion ; celle-ci demande beaucoup de moyens et ces moyens font défaut dans notre pays. C’est pourquoi nous sommes contraints de travailler avec des moyens de bord. Avec nos propres petits moyens, nous essayons de pousser l’album pour qu’il soit connu du grand public. Nous l’avons placé sur Youtube et à travers votre magazine aussi, nous espérons gagner d’autres publics.
AEM : Vous avez pourtant annoncé le passage de votre groupe au Zénith de Paris en 2009, confirmez-vous cette information ?
G.O. : Je confirme, mais comme le groupe n’est pas très connu en France, nous avons préféré confier le dossier à nos partenaires de Paris et de Bordeaux qui sont en train de le peaufiner. Si tout va bien, ça sera probablement fin 2009 ou début 2010. Et dans cette perspective, notre nouvel opus a été déclaré à la SACEM et dans les jours à venir il sera lancé officiellement en France. Nous sommes confiants car cet événement est attendu par les Congolais de Brazzaville et de la diaspora. C’est pourquoi nous cherchons des appuis pour concrétiser ce concert de Zénith à l’instar de ceux qui ont déjà presté dans cette salle mythique tels que les Koffi, Werra, JB etc
AEM : Votre groupe semble avoir perdu le leadership qu’on lui reconnaissait à Brazzaville, à quoi est due cette baisse de régime ?
G.O. : Cette baisse de régime se justifie par notre absence sur le marché, notre dernier opus étant sorti en 2005. Mais avec « Epakolami », nous allons retrouver notre place sur le marché.
AEM : Kingoli Authentique connaît le syndrome de Wenge Musica car on retrouve plusieurs Kingoli, quelle est la cause de ces scissions ?
G.O. : La vraie raison est que tout le monde veut être chef et pour cela, il veut avoir son propre groupe. Le problème n’est pas de partir mais de faire mieux là où on est parti. Ces départs n’ont nullement entamé le succès du groupe ; la preuve est que « Epakolami » est en train de convaincre nos mélomanes et fans.
AEM : Avez-vous des projets en vue ?
G.O.:Nous visons la promotion de notre groupe en Europe, Afrique et Amérique ; le concert du Zénith, la sortie d’un nouvel album et la réalisation d’un documentaire sur le groupe.
AEM : Pensez-vous que Kingoli Authentique est attendu par le public en Europe ?
G.O. : Comme je venais de le dire tout à l’heure, nous sommes sur You tube et en l’espace de 3 mois, nous avons déjà plus de 5000 visiteurs ; « Epakolami » sera bientôt dans les bacs en France et nous finalisons les trois clips restants. Avec ces supports, nous ferons mieux connaître notre groupe.
AEM : La musique tradi-moderne a-t-elle de l’avenir ?
G.O. : La musique tradi-moderne a de l’avenir car elle vulgarise notre culture à l’instar des Ouest-Africains surtout que notre musique dite moderne se déprécie de plus en plus avec des kyrielles de dédicaces et d’insanités. Il nous suffit de trouver des créneaux de distribution à l’étranger, ce genre de musique ira loin.
AEM : Le mot de la fin.
G.O. : Je remercie le Magazine Afriqu’Echos Magazine qui est en fait une vitrine de la musique des deux Congo à l’étranger et qui donne aux artistes africains l’opportunité de se faire connaître partout. | Propos recueillis à Brazzaville par Herman Bangi Bayo (AEM)
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