AFRIQUE DU SUD ENTRE PANAFRICANISME ET AFROPHOBIE:
LA TRAGEDIE DE LA FAMILLE NGODI EXPOSE L’HYPOCRISIE DE PRETORIA AU SUJET DE LA VIOLENCE
Unfléaumajeurest en train d’endommagerl’image de l’Afrique du Sud post-apartheid dans l’arène internationale: la violence xénophobique. Depuisqu’elleavaitfrappé pour la première foisen 2008, cette bête a sans cesse continue ses ravages parmi les immigrants, ciblant plus les ressortissantsd’autres pays africains (d’où le terme ‘afrophobie’), détruisantde manièreregrettabledes vies et des moyens de subsistance. Elle aggrave les déboires de la race noire au 21ème siècle: elleajoute la haine et la violence de l’homme noir contrel’homme noir à la politiquetribaliste postcoloniale, ainsiqu’auvieilesclavage et au colonialisme.
Mr André Sebaistiao Ngodi et sa famille ont fait l’expérience de touscesdéboirescontemporains ci-haut mentionnés. Il fut victime de la politique tribaliste dans son pays d’origine, la RépubliquePopulaired’Angola. Il témoigne:
“Mesdéboiressécuritairescommencèrentdansmon pays d’origine, la République d’Angola. En 1993, j’aiétévictime de la politique tribaliste du gouvernement du président José Edouardo dos Santos.EtantNékongo, nous étions longtemps discriminés et marginalisés pour l’appartenance de beaucoup d’entre nous aux mouvementspolitiquesd’oppositionarmée, en l’occurrence le FNLA et l’UNITA, contre le MPLA au pouvoirdepuisl’indépendance. En effet, comme vous le savez bien, chez nous en Afrique les partispolitiques sont tribaux; et au casoù vous n’êtes pas d’accord avec l’opinion officielle du parti à majorité de votre tribu, vous courrez le risque d’être sanctionné et stigmatise même par votre famille. A notre marginalisation s’ajoutèrent les événements malheureux du rejet des résultats des urnesparl’UNITA—suite à la proclamation de Dos Santos commevainqueur de l’élection présidentielle de 1992—et la décision de Dr Jonas Savimbi, leader de l’UNITA et candidat malheureux à l’élection, de retourner au maquis et de reprendre la guerre civile.
Cependant, l’afrophobie en Afrique du Sud, selon Ngodi (et ce média en ligne est d’accord avec lui) est la pire des choses qui soientadvenues à une personne africaine. En effet, la politiquetribaliste en Angola, qui vit jour depuisl’indépendance le 11 novembre 1975 jusqu’à la mort tragique de Dr Jonas Savimbi en 2002, futunsigne du retard culturel et de l’immaturité des Angolaisavantl’aube de la démocratie—unerelique de la Guerre froide. Qu’est-ce qui arrive en Afrique du Sud?
La première vague de violence xénophobiqueciblant les Noirs ressortissants du reste d’Afrique débuta en mai 2008. Les Noirs sud-africains ne clamèrent faussementqueleurscongénèresafricains vinrent au pays “afin de ravir leurs emplois et leurs femmes”. Selon le rapport fait par Jonathan Crush, Directeur du Southern African Research Centre basé à Queens University, “62 personnes furent tuées durant les attaquesxénophobiques de mai 2008, surtoutel’étendue d’Afrique du Sud.”[1]. Y est inclus Ernesto Nhamuave, un sujet mozambicain qui fut battu et brûlé à mort dans la bidonville de Ramaphosa, dans le East Rand, et dont la photo du corps en flammechoqua beaucoup de gens à travers le monde. Mr Ngodi, qui travaillait dans le même coin, n’en échappa pas. Ilrapporte: “unebande de Noirs sud-africainsm’asséna de coups surnom lieu de travail, oùj’œuvraiscommevigile. Néanmoins, je pus continuer sereinement avec mon train de vie après quecette première vague de violence xénophobique, qui fut la honte du pays de Nelson Mandela, baissa.”
Dix ans plus tard, Mr Ngodi et sa famille furent victimes de la dernière vague de violence xénophobique. Voici son témoignage: “Dimanche, le 21 janvier 2018, pendant quej’étaisdansune réunion officielle, ma femme futattaquée à son lieu de travail (un salon de beauté), à Pretoria West. Le même jour, plus tarddans la nuit, nous fumes visités à notre domicile situé à Muckleneuk, près du centre-ville, par 6 bandits males, y compris un voisin. Ils nous bombardèrent d’injures, telles que ‘Indja’ (qui signifie chien), et de propos haineux tels que ‘Buyelaezwenilakhomakwerekwere’, qui signifie ‘rentrez chez vous, étrangers’. Nousfumesalorsforcés de fuir vers Johannesburg. Par ailleurs, ilsembleque les attaques n’étaient pas seulementmotivées par les sentiments xénophobiques. La politiques’enétait mêlée: j’œuvraiscommeinterprètedansune compagnie dénommée BANAFRICA FOREIGN LANGUAGES SERVICES, basée en Afrique du Sud; et ma tâcheconsistaità défendre, par l’interprétation, les droits des marginalises, en particulier les immigrés et les réfugiés. En conséquence, en plus de l’atmosphèrexénophobiqueprévalantdans le pays, cecifutperçu d’un mauvaisœil par les dirigeants du Congrès national africain [parti au pouvoir] au niveau local, qui croyaientquej’étais trop politisé.J’avaismêmereçu les menaces de mort.”
La violence a été déclenchée par des déclarations irresponsables de responsables gouvernementaux qui ont condamné les Africains non nationaux, qui sont en fait des boucs émissaires, pour certains maux sociaux frappant le pays: crime, commerce illégal, chômage, etc. contexte de la campagne électorale en vue des prochains scrutins généraux ANC 2019. De plus, entre 2008 et 2018, des attaques xénophobes sporadiques ont été enregistrées, principalement contre des commerçants étrangers, qui ont entraîné des pertes en vies humaines et des pillages, ainsi que la grande vague de violence xénophobe de 2015, déclenchée par une autre remarque irresponsable du roi Zwelitini de la tribu zoulou, qualifiant les Africains non nationaux de «parasites» et de «poux» qui doivent quitter l’Afrique du Sud. Encore une fois, cette vague de violence a coûté des vies et des moyens d’existence.
En conséquence, l’opinioninternationalecondamnevigoureusementl’Afrique du Sud pour avoir, de manièredélibérée, nourri en son sein les sentiments xénophobiques envers les congénèresafricains. Nous dénonçons le fait que ces sentiments mirent en danger les vies de Mr Ngodi, sa femme et sesenfants, les forçant à se retrouver au bout de leur souffle.Initialement, cette famille a fui son pays d’origine pour trouver refuge en Afrique du Sud. Le but de trouver la paix et vivre sans contrainte de la vie se tourne au spectacle dénigrant qui met la famille encore en dangers. Le lieu de refuge est devenu le lieu d’oppression.D’une part, depuisl’aube de la démocratie en 1994 et sous l’impulsion du président Nelson Mandela, Pretoria opta pour la consolidation de l’unitéafricaine et la promotion de la démocratie et des droitshumains à travers le continent en guise des remerciements aux peoples africains qui se rallièrentautour du Congrès nationalafricain et d’autresmouvementssud-africains de libération pour la lutte contrel’apartheid. De l’autre, ilest époustouflant quel’Afrique du Sud sous le président Jacob Zuma et le pouvoir qui le succède, en permettantque le monstre de l’afrophobie frappe sans cesse, estdescendue trop bas: elle a démolu tout ce que les administrations précédente savaient construit dans la perspective panafricaniste, et elle a réduit le glorieuxmouvementde libération àunemalveillante machine qui sacrifie les nobles idéauxpanafricanistessurl’autel de la démagogieet des médiocres points électoraux.
En guise de conclusion, Pretoria doitgarder à l’espritce qui suit: l’èrede l’après Grande Récessionsera caractérisée par une concurrence sans merci entre les blocs majeurs, l’Amérique du Nord, l’Unioneuropéenne, la Russie et la Chine, pour l’hégémoniemondiale, et par la fin de l’exceptionnalisme sud-africain et l’impératif pour cette nation de l’Afriqueaustrale de forger un bloc historique avec le rested’Afrique en vue de survivre la rivalitémondiale. L’unitéafricaineestune question de vie ou de mort.
Nous espérons que lorsque M. Ramaphosa deviendra président du pays après les élections de 2019, il sera cohérent dans son traitement des griefs qui sont conformes aux droits de l’homme et recherchera l’unité parmi les Noirs d’Afrique du Sud. M. Ramaphosa aura la grande responsabilité de fournir un leadership qui ouvrira la voie à la confiance, à la cohésion et à la compréhension mutuelle entre les Sud-Africains noirs et les ressortissants étrangers des pays africains. En prévision de développements ultérieurs, les dirigeants africains et les organisations civiles doivent maintenir la pression sur le gouvernement sud-africain pour assurer la sécurité et le respect des vies humaines, en particulier des ressortissants étrangers.
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