mars 10, 2025

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Jeff M. Katala »Le Football Congolais en Dix Ans, Bilan et Perspectives… »

3 650 jours, 520 mois et 10 ans après, le fol espoir n’était bien qu’une chimère pour le football en République Démocratique du Congo. Ce 31 Décembre 2019 met un point final à une décennie qui a bouleversé le monde du football et bien au-delà en RDC. C’est aussi et surtout le début d’un deuil pour la famille sportive congolaise qui s’était accrochée au-delà du raisonnable à l’idée de revoir le football congolais rehausser son niveau d’un ton année après année. Peine perdue ! La résonnance de ce glas est la résultante d’un comportement en dilettante affiché par les décideurs tant en amont qu’en aval. Il est temps de rendre compte au peuple sur son sport roi au moyen des bilans de compétences et de réalisations, faute de quoi le peu de confiance qu’affichent encore les congolais s’effilocherait tel un filament difficile à soutenir du regard, et autour duquel se trouverait entouré en spirale un fil ténu, à peine visible, qui pulserait douloureusement. C’est le triomphe du principe d’universalité d’un raz-le bol pendant qui se termine par « Je t’aime, Moi non Plus » exprimé par les chauvins supporters et amoureux du football; un peuple constitué en jury et qui détient les décisions de délibération pour la proclamation.

La saison 2019-2020 du Championnat de la République Démocratique du Congo de Football est la vingt-cinquième édition de la première division et la troisième sous l’appellation «Vodacom Ligue 1 », la Ligue Nationale de Football. La compétition rassemble les meilleures formations du pays. Une ligue nationale sous-financée et peu fréquentée à l’instar d’une performance décevante des équipes africaines en Coupe du monde 2018, le football RD Congolais ne parvient pas à atteindre son vaste potentiel. La FECOFA a la possibilité d’améliorer son système d’administration qu’il s’adapte aux nouvelles tendances applicables et largement harmonieuse, avec des allocations et autres indemnités mensuelles allouées aux clubs de la LINAFOOT et sans difficultés logistiques qui s’érigent en goulots d’étranglement pour assurer un marketable branding soutenu de ses compétitions.

Pendant cette décennie, la RDC a manqué le coche de qualification pour le mondial Russe au Stade des Martyres. Les calculs approximatifs dans le système de jeu tant à Tunis (01/09/2017) qu’à Kinshasa (054/09/2017), l’inadaptabilité, la non-fraicheur et l’inapplicabilité des internationaux congolais furent parmi les épines qui se tordront encore dans la chair des millions de congolais. Il eût fallu de peu pour retrouver les joies de 1974, 44 ans après le Zaïre – Ecosse au Westfalenstadion de Dortmund (0-2) Vendredi le 14 Juin 1974; Yougoslavie – Zaïre (9-0) au Parkstadion de Gelsenkirchen Mardi le 18 Juin 1974 et Brésil – Zaïre (3-0) dans le même stade Samedi le 22 Juin 1974.

Au niveau des clubs, la décennie aura été porteuse des joies, en l’occurrence les trois (3) victoires du TP Mazembe en Champions League de la CAF (2009, 2010, 2015) ; Coupe de Confédération de la CAF (2016, 2017), Super Coupe de la CAF (2010, 2011, 2016) et la Coupe du Monde FIFA des Clubs (Finaliste en 2010). AS V Club récoltait la médaille d’argent à deux reprises lors des finales perdues en Champions League de la CAF en 2014 et en Coupe de Confédération de la CAF en 2017.

Bilan Refait, TP Mazembe rafle la mise ; avec 8 victoires en finales de différentes compétitions interclubs sous la houlette de la CAF. Ces chefs-d’œuvre portent, hormis le Président Moise – DTS, la signature des héros dans l’ombre sous la magnanimité de Mr Fréderic Kitengie dont le style de management a pesé dans la désignation des Corbeaux comme le Meilleur Club Africain en 2015 lors des Glo CAF Awards. Aucun n’autre club congolais n’a réussi à titiller cette mastodonte du football congolais et africain, même de manière la plus infinitésimale possible. C’est ahurissant de tirer ce constat négatif au nombre des talents que la RDC dispose sous leur forme crue.

La naissance de la Renaissance Football Club du Congo (il en vaut la peine de préciser comme il existe un autre club du nom de Renaissance au Tchad) signe un autre fait marquant de la décennie. L’équipe issue de la dislocation partielle d’Imana – DCMP en 2014, a gouté aux délices d’une compétition africaine interclubs en courbant l’échine dès son premier essai. L’arrivée de Nyuki dans le football –élite mérite que l’on y s’intéresse ; une équipe de l’Est dont les dirigeants ont bravé moult épouvantails et obstacles et qualifier l’équipe pour l’Afrique (vainqueur de la Coupe du Congo) en dépit des conditions belliqueuses qui ont prévalu et qui prévalent encore dans la partie orientale de la RDC. Nonobstant ce qui précède, le président du comité de direction de l’AS Nyuki de Butembo, Mumbere Salima, avait remis sa lettre de démission lundi 29 juillet 2019 au président de l’Entente urbaine de football de Butembo en réservant une copie à la Fecofa. Mumbere Salima justifiait prétendument son départ par la mainmise de la Fédération congolaise de football association (Fecofa) sur l’enveloppe du Gouvernement congolais destinée à l’AS Nyuki après qu’il eut pris part aux dernières compétitions interclubs de la CAF.

Cette période décennale a vécu des scènes abracadabrantesques ; les violences qui ont émaillé les rencontres TP Mazembe vs AS V Club (au Stade Kibassa Maliba le 26 Septembre 2010) et Renaissance vs Sanga Balende (02 Septembre 2019) méritent d’être parmi les faits marquants de la décennie. Au terme du match n°13 ayant opposé FC Renaissance à SM Sanga Balende, la Commission de gestion de la Ligue nationale de football (LINAFOOT) prit une décision contre le club Kinois de payer une amende de 25.000 USD, le déclarant perdant à la fois du match, par forfait, ainsi que des recettes y relatives. Il est à noter que FC Renaissance avait été exclu du championnat et relégué en Division immédiatement inférieure en 2017 avant d’obtenir la Grace de la part de la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Pourtant ce club s’était engagé à l’époque d’éviter tout comportement irrévérencieux lors de ses matchs ; voilà qu’elle a renoué avec ses habitudes. Difficile d’apprendre à un vieux singe de faire les grimaces. En se neutralisant sur le score paritaire de 1-1, le TP Mazembe et l’AS V.Club s’adonnèrent à la violence à l’issue de la rencontre. Au coup de sifflet final de l’arbitre Didier Mvibudulu, un groupe de supporters envahirent l’aire de jeu.

Dans ce même registre, en 2012, quand l’équipe du village YUMBI du secteur de Baleka en territoire de Punia rencontrait celle du village MUSAFIRI du secteur d’Obokote en territoire de Lubutu, les violences qui en résultèrent, ont fait 2 morts dont le commandant du sous commissariat de la police de Yumbi en territoire de Punia. A Kananga, au Kasaï Occidental, la même année deux personnes sont mortes au stade des Jeunes de Katoka à la fin du match qui opposait le club local de l’US Tshinkunku à Sa Majesté Sanga Balende de Mbuji-Mayi dans le cadre de la 7ème journée de la LINAFOOT.

A Kinshasa le 11 mai 2014, la rencontre disputée au stade Tata Raphaël, opposait l’AS V. Club au Tout Puissant Mazembe, pour la dernière journée de la LINAFOOT, se termine dans le sang après des émeutes: 15 personnes décédèrent. Le gouvernement accusa les supporters d’en être en partie responsables. Quels supporters? Six (6) mois plus tard, soit le 23 novembre 2014 à Lubumbashi, lors du match de la 6e journée de la LINAFOOT entre Lupopo et Sanga Balende (0-1), les supporters des deux clubs se jetèrent des projectiles dans les gradins avant que la police n’intervienne à coups de gaz lacrymogènes. Deux spectateurs sont tués.

De tels louvoiements accouchent des oscillations qui se mobilisent en ennemis du progrès et du développement. Le hooliganisme, la corruption le non-professionnalisme sont des gangrènes, et tant qu’ils ne seront pas attaqués au moyen d’instruments légaux et policiers, ils s’en iront du mal en pis jusqu’à freiner l’aspect économique du footbiz. Ainsi la RDC pataugera toujours dans les tourbes et le pays sera handicapé, car malade d’acouphènes qui l’empêcheront de singulariser le sifflement du train d’amélioration.

Au chapitre des prouesses congolaises de la décennie, Trésor Mputu Mabi du TP Mazembe survolait la planète foot continentale avec un Ballon d’Or pour les joueurs basés en Afrique en 2009. Cinq (5) ans plus tard, en 2014, son compatriote Firmin Mubele de l’AS V Club était élu meilleur joueur africain évoluant sur le continent, lors des Glo CAF Awards en Janvier 2015. En dehors de cette décennie qui s’achève, il sied de signaler qu’avec vingt (20) réalisations lors de la Ligue des Champions et de la 4e édition de la Coupe de la confédération 2007, le Congolais Trésor Mputu a occupé la première place au palmarès de meilleurs buteurs 2007, selon la Fédération Internationale de l’Histoire et des Statistiques du Football (ISFFHS). Mputu Mabi trainera toujours une des pires taches noires à son palmarès avec l’agression d’un arbitre lors de la Coupe Kagamé au Rwanda en 2010, qui lui avait valu treize (13) mois de suspension par la FIFA.

Chez les Léopards, une 3ème place à la CAN 2015 en Guinée Equatoriale et deux victoires en CHANs de 2009 en Côte d’Ivoire et celui de 2016 au Rwanda. Il faut qu’on le rappelle que la RDC demeure la seule équipe africaine à s’être retrouvée sur le podium des médaillés comme 3ème de la compétition en ne gagnant qu’un seul match (victoire contre le Congo-Brazzaville 4-2 en quarts de finale de la CAN 2015), après les 3 matchs nuls en groupe contre la Zambie (1-1), le Cap Vert (0-0) et la Tunisie (1-1). En finale des perdants, la RDC s’imposait aux tirs au but 4-2 contre le pays hôte, la Guinée Equatoriale, après un score de parité (0-0) à l’issue du temps règlementaire, pour se hisser au panthéon des équipes médaillées.

Les administrateurs n’ont pas mis leur drapeau en berne, la décennie a fait chouchou avec la RDC. L’an 2018, la FIFA nommait le nouveau Directeur du Développement de la FIFA pour l’Afrique et les Caraïbes, en la personne du congolais Veron Mosengo-Omba, pour superviser la crise qui a affecté la gouvernance du football au Ghana et ailleurs. Sur le continent, Mr Constant Omari Selemani a été élevé au rang de 1er vice-président de la Confédération africaine de football (Caf), lors de l’assemblée générale ordinaire qui s’était tenue le 18 juillet au Caire (Égypte). Président de la Fecofa depuis 2003, Constant Omari fut 2e vice-président de la Caf après le vote du 16 mars 2017 qui avait sacré Ahmad Ahmad, président de la CAF qui avait battu au sprint final le Camerounais Issa Hayatou.

En gardant le meilleur pour la fin, la palme revient au Chairman Moise Katumbi Chapwe. La FIFA, l’instance dirigeante du football mondial, a nommé au mois de novembre 2019, le président de la formation du TP Mazembe, Moise Katumbi Chapwe (DTS – The Brand), vice-président de la WFCA (World Football Club Association (WFCA) qui accueillera son premier championnat pour la Coupe du monde des clubs de football en Chine en 2021.

Avec Constant, Veron, Moise-DTS, la RDC dispose d’Ambassadeurs de Renom ; les personnes les plus influentes qui jouent un rôle prépondérant dans la prise des décisions au sein des organes qu’ils représentent au monde, et dont l’impact va jusqu’aux extrémités de la terre pour annoncer que la RDC a des vaillants fils et filles, en dépit de tous les bobos dont on l’accable souvent à tort. Leur parole devient un diamant qui se vend cher à l’instar de celle du Dr Mukwege, le premier Prix Nobel Congolais. Il serait horripilant que les congolais ne passent pas par la voie de ces hommes pour le lobbying de la RDC à des multiples égards.

Parlons du contrat Vodacom en sa capacité de Sponsor du Championnat National depuis Mars 2018. La société de téléphonie cellulaire sud-africaine a une base très importante d’abonnés en Afrique du Sud. Elle est de 43 millions; en République Démocratique du Congo, le nombre d’abonnés a atteint 13 million selon toute vraisemblance. Partant des prémisses que Vodacom sponsorise le championnat à hauteur de U$ 500, 000. 00, il convient de rappeler qu’en Afrique du Sud, la même société a signé un contrat de cinq (5) ans avec les deux grands clubs de Soweto, Orlando Pirates et Kaizer Chiefs pour un montant global de ZAR 1 000 000 000, 00 (un milliard de Rand Sud-Africain). Conversion faite en dollar américain, ce montant avoisine les 71, 419,563.21USD en cinq ans pour les deux équipes. La logique selon une opération algébrique voudrait que l’on divise ce montant par deux afin de connaitre le pactole de ce sponsoring quinquennal pour chacune des équipes. Il ressort que 35, 709,781.61USD est le montant que toucherait chaque équipe pendant cinq ans. Reparti sur 5 ans, 7, 141,956.32 USD est le montant annuel du sponsoring pour chaque équipe. Ce qui revient à dire que l’une ou l’autre équipe empoche 595, 163.07 USD comme allocation mensuelle de ce parrainage. Ce qui est loin de 500, 00.00 USD que contient l’ensemble du parrainage saisonnier de la linafoot et de la quotité de 100, 000.00USD que récupère le Vainqueur de la LINAFOOT. En dépit du nombre d’abonnés, la RDC semblerait être la vache laitière de Vodacom ; la téléphonie cellulaire enregistrerait une plus-value en marge bénéficiaire au Congo qu’en Afrique du Sud. La convertibilité du Dollar Américain au Rand sud-africain est de ZAR 14.00 ; le Rand étant la devise du pays de Mandela, l’abonné congolais paie ses consommations en Dollar, donc 14 fois plus qu’un sud-africain. C’est aberrant de dresser un constat amer que le champion de la Linafoot ne gagne que 100,000.00USD à la fin de la saison. Que représente ce montant par rapport à ce qui précède? Ce n’est plus un secret de polichinelle que la responsabilité incombe au Président Constant Omari de sculpter et de repenser les clauses du contrat lors de sa revisitation pour une éventuelle extension, le cas échéant, afin de stopper la duperie.

Perspectives d’Avenir

L’accent est à mettre sur un plan de marketing à longue échelle avec une digitalisation outrancière pour un merchandising monnayable et monétaire. Longtemps le football a cessé d’être un divertissement pour devenir du footbiz. Pas en RDC, exception faite du TP Mazembe grâce à la magnificence de Moise Katumbi Chapwe – DTS (Droits de Tirage Spéciaux). Ce football-ci devient une science et non un spectacle ou les deux à la fois. Le football business (footbiz) exige un réensemencement stratégique et une remise en question holistique. Il appartient à la FECOFA et au Président Contant Omari Selemani d’en donner le pouls, en procédant par l’identification des maux, la rédaction du manifeste d’un plan directeur, d’un cahier des charges et d’une feuille de route adéquate pour leur mise en application. Ces étapes requièrent la désignation des personnes aptes à percevoir l’impact économique à moyen et long terme, qui disposent d’un background économique et de marketing, et dont la probité morale ne souffre d’aucun atermoiement de nature à nuire au déroulement du processus. C’est ainsi que le pays sera doté des structures du football professionnel pour les générations juvéniles à venir. Mention Spéciale à Vidye Tshimanga et au Général Amisi – Tango Fort, qui s’emploient à titre personnel, au sein de DCMP et de l’AS V Club, à emboiter les pas aux Corbeaux de Lubumbashi.

Le modèle de sponsoring sud-africain pourrait, de prime abord, servir de référence. Lancée en 1996 la PSL (Premier Soccer League) a gravi les échelons de façon ostentatoire. Aujourd’hui chacune des équipes de la PSL reçoit une allocation mensuelle de ZAR 2 000 000, 00(U$ 142. 548, 40). Le vainqueur de la Nedbank Cup (Coupe Nationale d’Afrique du Sud, du nom de son sponsor) touche une cagnotte de ZAR 7 000 000, 00 (U$ 498. 896, 13). Les huit (8) premières équipes à l’issue du championnat disputent le MTN8. Le vainqueur touche ZAR 8 000 000, 00 (U$ 570.167, 00). Le club champion de la PSL gagne ZAR 10 000 000, 00 (712. 708, 75). Après des débuts rocambolesques, tous les seize (16) clubs de la PSL disposent des stades et terrains d’entrainement, avec au moins deux sponsors (Financier et Equipementier) et les équipes de jeunes. Il s’agit des initiatives prises par la ligue et non par la fédération. La PSL est devenue la destination prisée des footballers au sud du Sahara en quête de la Silicon Valley footballistique en sus d’un eldorado.

Le développement des académies de football est une quantité non négligeable. Les académies de foot ont prouvé partout au monde qu’elles sont le « Sion » des joueurs en devenir. Delà il faut en déduire qu’il faille assumer leurs progression et promotion dès les catégories des pupilles, minimes, U17, U 20, U23 jusqu’à leur intégration dans l’équipe nationale senior. Ainsi le pays disposera d’un ensemble des joueurs prêts à mouiller le maillot et non ceux-là qui revêtent la tunique nationale selon les humeurs. Certains le font parce qu’ils n’ont plus le choix après avoir été dupés par les sélections européennes au sein desquelles ils désiraient appartenir. Dans un passé très récent, il a été constaté que les deux médailles de bronze gagnées par la RDC aux CANs furent rendues possibles par les ossatures locales. Lors de la CAN burkinabé de 1998, ce sont les joueurs de SODIGRAF qui constituèrent le backbone des Simbas. En 2015 en Guinée Equatoriale, l’ossature du TP Mazembe a damné les pions aux adversaires.

La révision de la Loi sur le Sport en RDC – communément connue sous l’appellation la Loi Kabongo, s’avère être une nécessité. Le progrès des techniques et la mondialisation de développement du sport favorisent une émergence rapide d’un marché international sportif qui répond aux attentes d’un public de plus en plus diversifié. Quelles qu’en soient les motivations personnelles ou professionnelles, ces attentes se manifestent en tout lieu, à tout moment, à tout âge et ne peuvent être satisfaites que par des offres de formation sportive fortement individualisées. La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un des moyens les plus efficaces pour une entreprise de prendre une part active à l’amélioration des infrastructures sportives et la formation des athlètes. Le système actuel du modèle de développement du sport en RDC est désuet, inefficace, obsolète et manque de notoriété internationale dans son ensemble pour lui permettre de relever le défi de la concurrence d’initiatives privées ou étrangères.

En son temps, le feu ministre de la jeunesse, des sports, de la culture et des arts, Baudouin Banza Mukala Nsungu s’impliquera pour la révision de la loi sportive, afin d’ouvrir le sport au sponsoring. Il avait souligné avec véhémence que le financement demeure le véritable problème du sport en RDC, l’Etat ne parviendra pas à faire face aux multiples dépenses à cause de la petitesse et de l’insuffisance de ses moyens, ce qui justifie à juste titre l’ouverture du football au sponsoring. En sponsorisant, les privés doivent être récompensés au moyen des avantages et des allégements fiscaux en vue de promouvoir le football. Il s’avère donc capital de modifier, d’amender et de revisiter la loi sportive qu’elle comprenne les mesures incitatives au profit des privés dans le cadre de la RSE. Ceci s’applique mutatis mutandis au football féminin, mais avec plus de pondération et de profondeur, sans effets rédhibitoires.

S’engager seul on va vite, mais courir ensemble on va plus loin. A l’orée d’une nouvelle décennie, de nouvelles approches sont à mettre en place. La RDC est dotée d’une abondance de jeunes footballeurs talentueux et athlétiques. Ce potentiel doit être exploité. Avec des installations améliorées, des entraîneurs et des ligues compétitives, un tampon pourrait être mis à l’exode des talents. Les équipes nationales européennes regorgent de talents d’origine congolaise. Si Nzonzi, Kimpembe, Ikone, Kabasele, Benteke, et Lukaku avaient choisi de jouer pour leur pays d’origine, la RDC, quelles merveilles aurions-nous pu voir? Les autorités sportives et étatiques doivent nettoyer leurs actes. Le népotisme, le trafic d’influence, le clientélisme et la gabegie financière doivent être éliminés. L’avenir peut être radieux, mais seulement si les bons choix auront été faits, sur et en dehors du terrain.