À Beni, une ville de l’est de la République démocratique du Congo, seize personnes ont été tuées dans une attaque rebelle. Douze des victimes seraient des civils. L’attaque a fait huit blessés, dont cinq civils. Ceci est rapporté par la population locale comme une attaque de groupes armés opérant dans la région. Cet acte barbare est qualifié de massacre et de sabotage. L’attaque a eu lieu le samedi 22 septembre 2018.
Il existe différents rapports sur le nombre exact de victimes et leur identité. De nombreux témoins, contactés par l’Agence France Presse, ont déclaré que les assaillants portaient l’uniforme de l’armée. Bien qu’ils puissent avoir un équipement similaire et un uniforme avec les FARDC congolais, de nombreux groupes armés sont parrainés par des politiciens et des dirigeants militaires à Kinshasa. Les responsables à Kinshasa n’ont pas transmis de message concernant le massacre de Beni. Pour la plupart des habitants de Beni, cela montre que le gouvernement est pleinement conscient de l’attaque car il agit en sa faveur. Un responsable de l’armée congolaise, Mak Hazukai, a déclaré à l’AFP qu’au moins 18 personnes, dont 14 civils et quatre soldats, avaient été déclarées mortes après l’attaque. Dans un hôpital local, neuf personnes bénéficient de soins intensifs pour des blessures majeures à la suite de cette attaque.
AMAGEP a enquêté sur les liens existant entre les groupes armés opérant dans la région et les autorités congolaises. Beni est situé dans une zone minérale. Le territoire et la ville de Beni sont confrontés au terrorisme de l’ADF dont la structure de commandement est dirigée par des ressortissants ougandais. Comme le groupe rebelle du M23 a été soutenu par le gouvernement rwandais, les ADF-NALU sont soutenus par le gouvernement ougandais. Les autorités congolaises ne disent toujours pas que l’Ouganda soit publiquement désigné comme le principal architecte de la rébellion.
D’une certaine manière, la situation profite à la mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) qui a opéré dans la région. De nombreux rapports indiquent que les contingents de la MONUSCO sont les principaux trafiquants de minéraux. De nombreux chefs militaires congolais chargés d’opérations contre des groupes rebelles à l’Est sont sous le coup de sanctions de l’ONU ou de l’Union européenne. La région de Beni est assiégée par les Forces démocratiques alliées, un groupe rebelle islamiste accusé de centaines de morts parmi les civils au cours des quatre dernières années. L’attaque surprise s’est produite dans les rues de la ville de Beni. Ce fut une mission d’extermination menée par des rebelles, a déclaré le médecin à l’AFP. Quatre des morts ont été tués alors qu’ils voyageaient en taxi.
Selon des témoins oculaires, l’attaque a commencé vers 20 heures, heure locale (17h00 GMT). Des tirs d’artillerie lourde et légère ont été entendus pendant plusieurs heures jusqu’à après minuit. On ne sait pas si l’armée a contre-attaqué. Lors de notre dernière enquête, l’armée ne s’est opposée à aucune résistance. Certains soldats qui nous ont parlé sous le couvert de l’anonymat ont déclaré avoir reçu l’ordre de ne pas répondre de la hiérarchie supérieure. Les principales zones ciblées par les rebelles étaient les zones proches du centre de la colonie commerciale de plusieurs centaines de milliers d’habitants. La ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d’un massacre en 2016 au cours duquel 64 personnes au moins ont été tuées. L’attaque a été imputée aux Forces démocratiques alliées.
Toutefois, un rapport publié en 2017 par le groupe de recherche sur le Congo de l’Université de New York a conclu que les commandants de l’armée congolaise étaient responsables de l’organisation des massacres perpétrés à Beni de 2014 à 2016. Beni fait partie de la grande région de l’est du Congo dévastée par la guerre depuis 1996. Cette première guerre dirigée par l’armée du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi. À la suite de nombreux conflits dans la région, la population congolaise a été déplacée. Human Rights Watch a fait état de viols, de nettoyage ethnique et de recrutement d’enfants soldats. Deux semaines après le massacre, le Dr Denis Mukwege, réputé prendre en charge des victimes de viol dans la région du Kivu, a remporté le prix Nobel.
Le docteur congolais Mukwege a été nommé colauréat du prix Nobel de la paix de cette année. Il a appelé le gouvernement congolais à quitter le pouvoir, décrivant les scrutins prévus pour décembre comme une parodie d’une élection. Le docteur Denis Mukwege a remporté le prix pour son traitement de 50 000 survivants de violences sexuelles. Il a également critiqué ouvertement le président Joseph Kabila et son gouvernement. Il a dit au Guardian qu’il les tenait pour responsables de ne pas protéger les femmes dans le pays. Cependant, AMAGEP estime que les atrocités commises dans l’est du Congo par les groupes rebelles et les pays voisins, en particulier le massacre de Beni, faisaient l’objet d’une couverture médiatique limitée.
Le Congo est en proie à des troubles politiques parce que Kabila a refusé de quitter le pouvoir lorsque son mandat a pris fin il y a près de deux ans et que le concurrent le plus puissant de son successeur désigné a été interdit de courir. Il est proche d’organiser des élections dans des conditions hautement contestées. Les partis d’opposition et la communauté internationale ont rejeté l’idée d’une machine à voter. De nombreux responsables et dirigeants militaires congolais sont sous sanctions. Les Congolais veulent des élections inclusives et équitables excluant la machine à voter. AMAGEP suit de près la situation, ce qui pourrait plonger le pays dans une nouvelle guerre civile.
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