mars 10, 2025

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Jossart Muanza: un journaliste basé en Suisse et régnant au cœur du réseau de nouvelles africaines

A partir de la Suisse Jossart Muanza dirige afriquechos.ch, un site web dont l’objectif est de servir de pont entre les expatriés à travers le monde entier. Il vit un pied en Europe un autre en Afrique. Il avait fallu passer quinze ans d’exil pour que Jossart Muanza puisse revoir l’Angola, sa terre natale, en 2000. Pourtant ce pays, qui a été déchiré par une guerre civile pendant deux décennies et demi, devait encore languir pour deux années de plus dans le même conflit fratricide qui l’avait forcé de trouver refuge en Suisse en 1985.

« Etant expatrié, l’on ne réalise toujours pas que le pays que l’on a quitté évolue. L’on garde une image statique, qui ne correspond plus du tout à la réalité », dit-il avec avec un enthousiasme qui, depuis lors, le motive incessament de faire de va-et-viens entre Ecublens et Luanda, et, plus important même, de favoriser l’exchange entre cultures.

La motrice qui soutend son intarissable engagement est la passion d’adoucir le poids de l’exil enduré par ses compatriotes. Peu après son arrivée en Suisse, l’ancien technicien et journaliste de la Radio nation angolaise réussit à animer une émission associative à la Radio Acidule en vue dès lors de jeter les ponts culturels—ce justement qu’il continue à faire depuis 2000 avec Afriqu’Echos. Son magazine interculturel, publié en trois premières années de son existence sur du papier refroidi, est devenu aujourd’hui une référence non seulement pour la diaspora à l’échelle mondiale, mais aussi pour ceux demeurant en Afrique.

Du Congo au togo, du Sénégal au Nigéria, des Etats-Unis au Canada, ou de la France à la Belgique, l’on estime de 4000 à 22000 internautes—intéressés aux nouvelles sportives, politiques ou culturelles—qui chaque jour lisent les titres à la une publiés par afriquechos.ch. « Il’y a une crise: très peu de journaux ici [en Europe] font le reportage de divers aspects de notre continent.

Le site permet aussi de’appréhender l’actualité d’Europe avec nos lunettes africaines », explique Jossart Muanza, qui est épaulé par une équipe de quinze correspondants, professionnels de media et volontaires. Informer, en plus du reportage de la vie quotidienne des exilés, fait partie de la vision d’Afriqu’Echos.

« Notre devoir est de sensibiliser nos compatriotes sur les questions relatives à la migration et à l’intégration », ajoute l’éditeur-en-chef, fier de découvrir qu’il est cité par des collègues journalistes oeuvrant dans les plus grands quotidiens d’Africa, ainsi que d’être assuré qu’il ne vit pas enfermé dans une tour d’ivoire.