mars 10, 2025

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Docteur Eric Mabaya : « Il faut une révolution en RDC… »

Le Congolais Eric Mabaya, médecin généraliste, avec un diplôme d’anesthésiste, exerçe depuis 1993 en Afrique du sud, comme indépendant depuis quatre ans. AEM l’a abordé, pour évoquer les problèmes de santé publique en Afrique du sud son pays d’accueil, ainsi qu’en RDC son pays d’origine.

AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE(AEM) : Un mot sur votre parcours

ERIC MABAYA (E.M) : Je suis médecin diplômé de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa en 1990. J’ai travaillé à Kinshasa avant de m’installer en RSA en février 1992. Après avoir passé l’examen d’enregistrement à l’ordre des médecins sud-africains, j’ai commencé à exercer dès 1993 dans divers hôpitaux étatiques de Johannesburg. Et après avoir passé l’examen d’enregistrement intégral (full registration) en 2001, j’ai commencé à prester à temps partiel dans plusieurs établissements privés de la place : Morningside, Sunning Hill, Sandton Medi-Clinic, Arwyp Kempton Park, Louis Pasteur, Medforum, Mueldmed, Olividale, Flora Clinic…pour ne citer que ceux-là. Après avoir obtenu le diplôme en anesthésie en 2005 à l’Hôpital général de Johannesburg, j’ai décidé d’aller à temps plein en privé.

AEM : Les soins de santé de qualité sont-ils accessibles à tous ?

E.M : Le système médical sud-africain permet au moins à toute personne de n’importe quelle couche sociale de consulter dans les hôpitaux de l’État. Quant aux hôpitaux privés, ils ne sont accessibles qu’à ceux qui possèdent au minimum une carte « Medical Aid » (Ailleurs, on parle de Carte de Mutuelle médicale). En tant que généraliste dans le privé, ma clientèle est constituée de toutes les couches sociales.

AEM : Que savez-vous de la situation de la santé publique en République démocratique du Congo ?

E.M : Vu le nombre toujours croissant des jeunes collègues qui s’expatrient vers d’autres horizons dont l’Afrique du Sud pour les mêmes raisons que celles qui nous ont poussés à partir il y a quelques années, ceci est une preuve du délabrement continu de notre système de santé au pays, délabrement qui n’est que la « pointe » de l’iceberg qu’est la situation lamentable de notre pays. Je pense qu’un effort, même le plus ardu, pour ne relever que le domaine sanitaire serait, toutefois, comme une « goutte d’encre dans l’océan », permettez mon expression. La solution serait même au-delà des « Cinq chantiers » qui font l’unanimité au pays.

AEM : Et de plus en plus de patients congolais en état grave sont évacués en Afrique du sud…

E.M :Ces patients qui arrivent ici le démontrent effectivement.

AEM : Qu’y a-t-il à faire pour améliorer la situation au pays ?

E.M :Une seule chose s’impose à mon avis : une révolution d’esprit, de culture, de mentalité, des valeurs sociales des Congolais pour changer les choses dans le bon sens au pays. Quelques exemples : la culture par la valeur intellectuelle et non seulement par la valeur consanguine… Comment expliquez-vous que des pays limitrophes comme l’Angola, la Zambie, le Rwanda…pour ne citer qu’eux, commencent vraiment à s’en sortir, et cela avec des ressources tant minières qu’autres de loin moins importantes que les nôtres ?

 

Source 

AFRIQUECHOS.CH