novembre 16, 2024

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Nyoka Longo : « J’arrive à Kinshasa le 27 février, deux jours après Papy Cocaïne et Chou Lay »

 

 

On ne va    pas demander aux fans de Zaïko Langa Langa de préparer un âne et des rameaux pour le 27 février comme pour Jésus revenu triomphalement à Jérusalem, mais Jossart Nyoka Longo regagne bel et bien Kinshasa ce jour-là et il y aura de l’émotion à profusion.Tant ce retour a été maintes fois annoncé et

 différé pendant six ans. Hormis le sien, quatre retours sont annoncés : Gégé Mangaya et Shango prennent le même vol que Jossart et les trois seront précédés par l’animateur Papy Cocaïne et le chanteur Chou Lay fils d’Evoloko Lay Lay. Quand, pour annoncer ce voyage, il déclare à AEM : « Je ramène Zaïko à la maison », ce chanteur pèse ses mots et veut faire comprendre qu’il n’a jamais pensé à accaparer cet orchestre. Un orchestre qu’il considère, comme beaucoup de mélomanes, comme un patrimoine national, peut-être même africain. Neuf jours avant ce retour, bilan d’un long séjour qui n’a pas été une parenthèse parce que, soutient-il, le groupe a sorti trois albums (« Eurêka », « Empreinte » et « RencontreS ») et assuré des prestations toujours largement suivies.

AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE (AEM) : Quand est-ce que vous regagnez précisément Kinshasa ?

JOSSART NYOKA LONGO (JNL) : Je quitte Bruxelles et arrive à Kinshasa le vendredi 27 février 2009.

AEM : Vous avez longtemps conditionné votre retour à l’acquisition d’une sono mais aussi à son expédition, c’est donc fait puisque vous rentrer à Kinshasa ?

JNL : Pas complètement. Par contre, j’ai reçu des promesses fermes et rassurantes. Et puis, il y a aussi ma famille et mon pays qui me manquent. Je rentre et j’ai la chance de pouvoir compter sur nos jeunes recrues que je dois féliciter pour le travail abattu pendant notre longue absence au pays. Avec l’encadrement des anciens qui ont accepté de rentrer avec moi, nous allons confirmer que « Zaïko eyi nkisi, Zaïko eyi magie » et que nous sommes toujours les « Bankolo Mboka. »

AEM : Trouvez-vous que les Gunners sont au point et seront donc opérationnels dès votre retour ?

JNL : Ils font du bon travail. Je sais que la connexion sera beaucoup plus facile grâce au travail fourni par Roucoulet Kibwa, Modeste Modikilo et Alpha Omoyi (Nina Alengisaka) sur le plan artistique et de toutes ces personnes que je ne peux pas tous citer ici pour ce qui est de leur encadrement matériel, financier et moral de cette équipe.

AEM : Et quels sont les anciens qui repartent avec vous ?

JNL : C’est une fois passée l’immigration belge que je vous appellerai pour vous le dire. J’ai une expérience dans ce genre de situations qui me pousse à la prudence. Aujourd’hui, je peux simplement dire que Gégé Mangaya et Shango prendront le même vol que moi tandis que Papy Cockson et Chou Lay arriveront deux jours plus tôt.

AEM : Quels genres de réactions avez-vous enregistrées depuis l’annonce de votre retour ?

Je ressens, de la part des mélomanes, des amis et des proches, du soulagement, de l’excitation et de l’euphorie. L’attente a été longue, trop longue pour les mélomanes et proches au pays. J’aurais aimé que le séjour en Europe fût moins long, mais il y a eu des impondérables mais surtout je me devais de préparer des lendemains moins incertains à notre groupe. Zaïko ne méritait pas de vivoter après notre séjour en Europe. Mon séjour prolongé n’était pas une situation subie, j’ai fait ce choix difficile mais qui comptera pour l’avenir, je pense. C’était humainement un choix douloureux, mais je ne pouvais plus offrir des conditions de travail aléatoires et précaires aux musiciens de Zaïko, ils méritent mieux car la musique est un travail noble même si le musicien congolais ne l’a pas suffisamment démontré. Au final, si l’on regarde l’état de notre musique on ne va pas dire que nous avons été largués. Aussi que l’on oublie pas qu’en Europe nous avions travaillé et été l’orchestre le plus régulier en taux de remplissage des salles. Nous avons été six ans durant une affaire rentable, juteuse pour des producteurs qui n’avaient pas besoin de beaucoup de publicité pour remplir les salles.

AEM : Comment avez-vous vécu ces six ans en Europe : un sentiment de solitude ? Des moments de doute, de désespoir ? de déprime ? de blues ? ou de la sérénité qui vous aurait permis de tenir, de rester imperturbable ?

JNL : Je ne me suis jamais senti seul à cause de la disponibilité permanente de toutes ces personnes qui m’aiment et qui aiment aussi Zaïko malgré toutes ces trahisons et ingratitudes que m’ont fait subir certains de mes collaborateurs. Je ne suis ni amer ni rancunier et je bénis mon Dieu pour m’avoir utilisé pour leur bonheur et celui de leurs familles respectives.

AEM : Pouvez-nous citer les moments les plus forts, les plus touchants, les plus malheureux ou les plus bouleversants de votre séjour ?

JNL : Les moments les plus forts sont les moments où nous avons vu la main de l’Éternel notre Dieu sur notre frère Ricky Lumbu et sur Adoula Monga, Gégé Mangaya, Shango Landu, Petit Poisson et moi même. Nous lui rendons grâce pour toutes ces merveilles car les médecins soignent, les médicaments soulagent mais c’est Lui, Lui seul qui guérit. Voilà ce que nous avons gagné de plus important durant cette tournée. J’ai toujours demandé à mes collaborateurs de méditer sur cela. Voilà qui est plus important, plus même, je pense, que les véhicules, les instruments, les cartes de séjour de quelques -uns parmi nous ou d’autres biens matériels acquis en cette tournée.

Quant au moment le plus touchant, ça reste notre spectacle au Zénith. Dans les faits les plus malheureux je citerais la disparition de mon jeune frère Ambassy et celle de tous mes frères et soeurs qui ont partagés les bons et les mauvais moments de Zaïko avec moi à Kinshasa et à Brazzaville. Voilà ce qui sera le plus difficile pour moi en foulant mes pieds à Kinshasa et à Brazzaville. Paix à leurs âmes. Enfin, je considère comme l’événement le plus bouleversant mon arrestation en Belgique.

AEM : Ce séjour a aussi donné lieu à une longue interview sortie sur DVD dans laquelle vous évoquez longuement votre vie et votre carrière, une première car vous avez la réputation d’être secret. Qu’est-ce qui vous a décidé à vous confier à ce point ? Qu’en avez-vous pensé après avoir visionné cette interview ?

JNL : Pour moi c’était une occasion que Bokal m’avait offerte et je ne pouvais pas la rater. Les gens m’ont souvent caricaturé et je n’ai jamais cherché à me battre contre certains clichés, j’y aurais laissé trop d’énergie. Aussi j’avais en face de moi un journaliste qui a appris à bien connaître et comprendre l’histoire de Zaïko avec ses complexités, ses vérités apparentes et cachées, mais également à mieux cerner la personnalité de ceux qui ont fait Zaïko, de ceux qui y sont passés et de ceux qui y sont. Et comme tout le monde l’a vu, ce n’était pas une interview à ma gloire. Après avoir regardé ce qu’il en est sorti sur DVD et au regard de nombreuses réactions que j’ai reçues, le projet d’un livre pour cette année s’est imposé à nous deux.

AEM : Zaïko Langa Langa a sorti trois albums durant votre séjour en Europe, allez-vous enfin faire leur promo ?

JNL : Quelques titres de ces albums font déjà partie du répertoire que nos recrues maîtrisent parfaitement.

AEM : productions sont déjà prévues pour votre retour ou une programmation est-elle en cours ?

JNL : Des prépratifs sont très avancés et une programmation est en cours de finalisation. Les personnes à contacter à Kinshasa pour en savoir plus ou pour faire des propositions sont Sheriff Mafu (Tél. 081.99.27.557) et Claude Kidicho (Tél. 081.50.35.832). Et pour ce qui est du comité d’accueil, Sec. Emma ( Tél. 099.813.60.40) et Prof. Patrick Misasi (Tél. 081.99.27.917).

AEM : L’on parle de plus en plus des festivités du 40ème anniversaire de ZLL, des anciens qui ne font plus partie du groupe sont déjà mobilisés tel qu’on l’apprend à travers la presse, qu’est-ce qui est prévu exactement ?

JNL : Tout sera dit au cours de la conférence de presse que nous comptons organiser le 28 mars 2009, date anniversaire de la première sortie de Zaïko L.L. en 1970. Le 18ème anniversaire nous l’avons fait avec Laudert Productions, pour le 25ème anniversaire ça a été avec Jean-Pierre Eale. Les anciens de Zaïko qui seront disponibles cette année seront les bienvenus.

Source

Afriquechos.ch